Paul Montel, le mathématicien niçois qui a fait progresser les tanks
Tous les héros ne sont pas sur le terrain. Il y a ceux qui, dans leurs bureaux, par leur science et leur travail, font avancer la guerre et gagnent des batailles. Lorsqu’en 1915, à Paris, le député mathématicien Paul Painlevé, futur ministre des Armées, constitue une « direction des inventions intéressant la Défense nationale », il invite le mathématicien niçois Paul Montel à y participer. Né en 1876 à Nice, Paul Montel a accompli ses études au lycée Massena, a été très vite appelé à enseigner à la Sorbonne à Paris. Il est l’une des autorités scientifiques du pays et deviendra président de l’Académie des Sciences.
« Bandes de roulement »
À la « direction des inventions », il s’attaque à deux sujets : l’étude de l’artillerie ennemie et l’amélioration des chars d’assaut. Pour évaluer les capacités de l’artillerie allemande, il constitue des « tables de tir », se basant sur une étude des sons émis par les armes et de la trajectoire des projectiles. Pour les chars d’assaut, il améliore le déplacement de ces engins qui, à l’époque, avancent sur des rails déployés au fur et à mesure devant eux. Il crée des « bandes de roulement » qui aboutiront au système des chenilles. C’est ainsi que les nouveaux chars d’assaut font leur modeste apparition au Chemin des Dames en avril 1917, puis s’imposent en novembre à la bataille de Cambrai. Par ses calculs, le mathématicien niçois fait avancer l’armée du futur.