Trois batailles dans l’Artois L’honneur bafoué du XVe Corps en Lorraine
Début de l’hiver : le général Joffre (), commandant en chef des armées, conçoit une manoeuvre tactique afin de prendre la VIe Armée allemande, à revers, sur l’aile ouest, la repousser au-delà de la frontière et l’anéantir. L’offensive débute le décembre. Elle s’appuie sur la Xe Armée et la ère Armée anglaise positionnées en Artois - aujourd’hui dans la région Hautsde-France. L’effectif est de soldats. Le plan ne se déroule pas comme prévu. Les soldats s’enlisent dans les tranchées fraîchement creusées.
tués alliés Fin décembre, après d’âpres combats, Foch sonne l’arrêt de l’offensive. Ce combat se solde par tués alliés. Bien que n’ayant pas pu atteindre les lignes allemandes, le bilan n’est pas totalement négatif, les Français ayant repris le château de Vermelles et quelques puits de mine. D’autres batailles suivront dans la même région, avant de parvenir à repousser les Allemands : la e bataille de l’Artois, en mai , qui sera fatale au jeune colombophile toulonnais Pierre-Léon Lieutier (lire en pages précédentes), et la e bataille de l’Artois à l’automne de la même année.
L’Allemagne a déclaré la guerre à la France le 3 août 1914. Dès le 7, le XVe Corps, composé de soldats du Midi, notamment de Toulon et d’Antibes, part en train pour la Lorraine. Le 10, il est confronté, avec d’autres corps d’armée, à la Bataille des Trois frontières, qui fera vingt mille morts, dans le camp français. Le 20 août, c’est la bataille de Dieuze. Autant de pertes. L’armée française est en déroute. Le général Joffre dénonce précipitamment l’attitude des soldats provençaux. Le sénateur Gervais accuse dans la presse le XVe Corps de défaillance, voire de lâcheté et de couardise. Le ministre Adolphe Messimy a beau publier un démenti le 25 août, l’opprobre est définitivement jeté sur les soldats de notre région. Le journal Le Matin , qui a été le premier à publier les accusations la veille, sera interdit de vente à Marseille, Sanary, Hyères et SaintRaphaël. Des manifestations de soutien auront lieu à Toulon. C’est dans ce contexte qu’intervient, le 19 septembre, l’exécution « pour l’exemple » du soldat de SixFours Auguste Odde, membre du XVe Corps. Il sera réhabilité par la suite (lire en pages précédentes). Après l’Armistice, des manifestations de réhabilitation auront lieu à Toulon, Hyères, Nice. Le village de Pierrefeu décide en 1919 de nommer une « place du XVe Corps ». D’autres communes l’imiteront. Toulon et Nice lui dédient une avenue. L’honneur du XVe Corps est réhabilité.