Nice-Matin (Cannes)

MASSIVE ATTAQUE ANTI-CHARANÇON

La communauté d’agglomérat­ion Sophia Antipolis intensifie sa lutte contre le tueur de palmiers. Près de vingt mille insectes ont été détruits dans les parcs publics et privés.

- M.-C.A mabalain@nicematin.fr

La Côte d’Azur va-t-elle perdre l’un de ses symboles : le palmier. Partout, le paysage change. Nombre d’individus font triste mine et finissent par perdre la tête, littéralem­ent. Le sommet s’affaisse et le palmier se meurt. Il doit être abattu. La cause de ce désastre est connue depuis 2006 : le charançon rouge pond ses centaines de larves au coeur du palmier de l’espèce Phoenix. Elles le dévorent avant de s’envoler et de reproduire, à son tour, le même ravage. Et le ravageur, bien entendu, ne fait pas de distinctio­n entre sujets privés et publics. D’où la nécessité d’une lutte collective pour venir à bout, enfin, du charançon rouge. C’est ce que préconise le Collectif pour la Sauvegarde des Palmiers (CMSP) depuis plusieurs années (voir article ci dessous). La méthode groupée : c’est également ce qu’a inauguré la Communauté d’Agglomérat­ion Sophia Antipolis (Casa). Depuis avril dernier, un dispositif de piégeage du charançon rouge est déployé dans les communes. « Ces pièges à phéromones d’agrégation, déployés à grande échelle, permettent d’avoir un moyen de surveillan­ce des population­s de charançons, de réduire la pression de prédation et rendent ainsi les autres moyens de lutte encore plus efficaces. Ils concourent à la lutte intégrée contre ce nuisible sur le ter ritoire » expliquent les représenta­nts du service environnem­ent. Des débuts prometteur­s. Depuis le lancement de l’opération, 250 pièges à phéromones d’agrégation ont été installés, 214 chez des particulie­rs volontaire­s et 36 sur les espaces publics des communes et dans les déchetteri­es.

Volontaire­s ? Faites la demande !

Le 22 octobre dernier, la Casa annonçait que l’ensemble de ces pièges avait permis de capturer plus de 19000 charançons dont 8750 femelles. « Sachant que chaque femelle pond en moyenne 250 oeufs, nous avons évité la naissance de près de 2,2 millions de larves de charançons, dévoreurs de palmiers ». Pour cela, il a fallu que les particulie­rs, très investis, procèdent chaque semaine au relevage de leur piège et transmette­nt soigneusem­ent à la Casa toutes les informatio­ns. Un modus operandi doit être suivi: chaque particulie­r bénéficiai­re d’un piège s’engage chaque semaine à le vider, à comptabili­ser les charançons mâles et femelles capturés, et saisir ces données via le site web dédié. « Ces données permettent d’analyser les déplacemen­ts des population­s et d’optimiser la lutte contre ce nuisible selon les préconisat­ions d’experts scientifiq­ues ». Mais, attention, ce piégeage seul n’est pas suffisant. Il vient en complément des moyens de lutte obligatoir­e, arrêtés par la réglementa­tion. Chaque propriétai­re d’un ou plusieurs palmiers doit effectuer, régulièrem­ent, un traitement préventif et en cas d’infestatio­n, faire intervenir une entreprise spécialisé­e. L’opération piégeage ne sera efficace qu’à très grande échelle. Un appel est lancé à tous les particulie­rs concernés. Ils peuvent s’engager dans cette lutte et recevoir, gracieusem­ent, un piège équipé de la phéromone, pour une durée d’un an.

 ??  ??
 ??  ?? Les pièges à phéromones permettent d’analyser le déplacemen­t des population­s de ravageurs et d’optimiser la lutte.
Les pièges à phéromones permettent d’analyser le déplacemen­t des population­s de ravageurs et d’optimiser la lutte.
 ??  ??
 ?? (DR) ??
(DR)

Newspapers in French

Newspapers from France