La Ville se veut de plus en plus transparente
Lors du conseil municipal d’avant-hier, les élus ont voté à l’unanimité une série de mesures visant à davantage de déontologie au sein de l’hôtel de ville et avec les usagers
Un instrument de vigilance, de réassurance. Le moyen de définir un cadre et des règles communes, de faire évoluer les comportements et de diffuser progressivement les bonnes pratiques en plaçant l’intérêt public au centre des préoccupations. La déontologie et la prévention des conflits d’intérêt ne sont pas qu’une affaire de conscience individuelle. La preuve à Cannes depuis 2014. Après avoir créé une délégation et une direction spécialement dédiées à la déontologie et avoir posé quelques premières actions (lire encadré), la Ville a décidé, lors du conseil municipal de lundi soir, de passer à la vitesse supérieure. Les élus se sont prononcés pour la mise en place de nouvelles mesures concernant à la fois les agents de la mairie et la vie publique.
Alerter en toute sécurité
Deux nouveaux dispositifs seront donc créés au sein de l’équipe d’agents. Un collège de déontologie permettra aux agents de bénéficier, de manière confidentielle, d’un conseil en matière de déontologie. Et un dispositif interne d’alerte éthique permettra aux agents de devenir des « alerteurs » et de signaler ou de révéler à un référent, un dysfonctionnement grave, des actes frauduleux, au sein de la collectivité en suivant une procédure claire. La municipalité souhaite également que les informations publiques soient moins compliquées et plus transparentes à l’égard de la population.
Un open data va être créé
Un «open data» va donc être créé permettant aux administrés d’avoir accès et de pouvoir réutiliser librement les nouvelles informations publiques. Un chargé de mission sera engagé pour encadrer cette création. Enfin, la mairie a décidé de s’appuyer sur l’expertise et le rayonnement de l’association Transparency, international France. Elle s’est d’ailleurs inscrite au «Forum des collectivités engagées» aux côtés de Paris, Rennes, Limoges, etc., afin de «créer un lieu d’échanges et de débats sur des questions d’éthique et de transparence, pour favoriser le partage de bonnes pratiques et anticiper les enjeux de demain.»
« L’idéal… » selon Annick Lacour
Dans l’opposition, Annick Lacour a souhaité engager un débat philosophique sur l’éthique, la transparence, la prise de responsabilité, l’intérêt collectif, de pouvoir. Pour elle, ces «exigences d’impartialité, de diligence, de dignité, de probité et d’intégrité devraient être des évidences. Elles sont nécessaires mais sontelles suffisantes? (..)» a-t-elle demandé. En terminant sur un voeu pieux: «L’idéal serait de travailler ensemble malgré nos différences, l’idéal serait de prêter attention à l’autre de rechercher un travail d’équipe sans discrimination même à l’égard de l’opposition, de tous les partis de tous les courants d’idées représentées car l’opposition (...) traduit les aspirations d’une partie de la population.»