Les « gilets jaunes » feront-ils plier Macron ?
Quelque 1 500 actions sont attendues, aujourd’hui, dans le pays mais seulement « un peu plus d’une centaine » auraient été déclarées
Face à un mouvement nouveau, protéiforme, émanant de collectifs de citoyens en colère contre les hausses de taxes sur les carburants, l’exécutif est sur ses gardes. Il avait déjà prévenu cette semaine, par la voix du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, qu’il n’accepterait « aucun blocage total » aujourd’hui. Le président Emmanuel Macron, en visite éclair, hier à Besançon, pour inaugurer un musée, s’est gardé de toute prise de parole publique et de bain de foule, hormis un discours portant uniquement sur des questions culturelles. Quelque 1 500 actions sont attendues, aujourd’hui, dans l’ensemble du pays et seulement « un peu plus d’une centaine » auraient été déclarées, estimait, jeudi, une source policière. Et le mea culpa, mercredi, d’Emmanuel Macron, qui avait admis avoir échoué à « réconcilier le peuple français avec ses dirigeants », n’a guère convaincu les manifestants. En effet, même si la baisse des prix à la pompe s’est fait sentir ces derniers jours, les « gilets jaunes » comptent toujours perturber ou bloquer les accès aux villes, aux aéroports ou aux dépôts de carburant, ainsi que les grands axes routiers. Déstabilisés par la spontanéité du mouvement, les responsables politiques ont pour un grand nombre marqué leur soutien au mouvement, provoquant la critique du gouvernement, qui les accuse de «récupération ». La maire socialiste de Lille Martine Aubry a déclaré, hier, « comprendre » le mouvement des « gilets jaunes », dénonçant vivement « l’injustice sociale, fiscale et écologique » du gouvernement.
Le grand écart des politiques
Mais tous ne participeront pas aux manifestations. Le chef de file de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, et le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, seront aux côtés des manifestants, comme certains élus RN, mais pas leur présidente Marine Le Pen. Le Premier secrétaire national du PS Olivier Faure non plus, même s’il veut en profiter pour « aller à la r encontre » des Français. Car l’exercice est compliqué pour la gauche et les écologistes, qui ont fait des propositions pour défendre à la fois pouvoir d’achat et transition écologique.