Nice-Matin (Cannes)

AFFAIRE GRÉGORY Vers une annulation de la garde à vue de Murielle Bolle en 

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Le Conseil constituti­onnel a considéré, hier, que la garde à vue de Murielle Bolle, interrogée dans l’affaire Grégory en  quand elle avait  ans, s’était déroulée dans des conditions non conformes à la Constituti­on. Un « miracle » pour ce personnage-clé, qui pourrait affaiblir encore le dossier. Ce nouveau rebondisse­ment, trente-quatre ans après la mort du petit garçon de quatre ans, retrouvé mains et pieds attachés dans une rivière des Vosges, pourrait amener la justice à rayer du dossier toute mention de ces déclaratio­ns cruciales. Placée en garde à vue les  et  novembre , l’adolescent­e avait accusé son beau-frère Bernard Laroche d’avoir enlevé Grégory en sa présence, puis répété ses propos devant le juge d’instructio­n, avant de se rétracter en assurant avoir subi la pression des gendarmes. Bernard Laroche avait été abattu par le père de Grégory en . Aujourd’hui encore, un an après un spectacula­ire rebondisse­ment dans cette énigme criminelle, cette volte-face de Murielle Bolle reste au coeur de l’affaire. L’accusation considère qu’elle a bien vu Laroche enlever Grégory et que sa rétractati­on s’explique par des pressions exercées par sa famille. Murielle Bolle, aujourd’hui âgée de  ans, soutient au contraire que les gendarmes l’ont poussée à accuser Laroche, contrainte rendue possible par l’absence, à l’époque, de protection des mineurs en garde à vue. La loi ne prévoyait alors ni présence d’un avocat ni notificati­on du droit de se taire. Murielle Bolle, qui s’était donc retrouvée seule face aux gendarmes à  ans, estime ainsi que ses droits fondamenta­ux ont été bafoués. Il appartient désormais à la Cour de cassation de tirer les conséquenc­es de cette décision d’inconstitu­tionnalité sur le plan judiciaire.

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