COLÈRE JAUNE
Le mouvement citoyen né sur les réseaux sociaux a su mobiliser hier dans les Alpes-Maritimes sans incident grave. Difficile de savoir si le mouvement va perdurer ou non
La France des « gilets jaunes » a manifesté hier son mécontentement. On dénombre un mort, 229 blessés et 117 interpellations.
Dans les A-M, de nombreux blocages ont perturbé la circulation notamment à Antibes (ci-dessus) et Cannes.
A Grasse, un homme a été interpellé après avoir forcé un barrage et renversé un policier (en médaillon).
Plusieurs milliers de « gilets jaunes » ont bloqué des axes routiers et autoroutiers hier dans les Alpes-Maritimes ou défilé à pied ou en voiture comme ce fut le cas à Nice. Le point sur la journée en cinq questions.
. Qui étaient les manifestants ?
Artisans, retraités, salariés modestes, cadres moyens… Une moyenne d’âge plutôt élevée. Sous les « gilets jaunes », des Azuréens aux profils très différents mais avec un point commun : le ras-le-bol du matraquage fiscal et de la hausse des taxes en tout genre. Combien étaient-ils? Seul un chiffre national (283 000) a été communiqué par le ministère de l’Intérieur. Plusieurs milliers dans notre département mais la préfecture des Alpes-Maritimes s’est refusée à donner une estimation.
. Quelles actions ?
Dès hier matin, des « gilets jaunes » ont installé des barrages filtrants pour limiter l’accès à l’autoroute A8. A Antibes (au rondpoint de Provence), à Mougins, à Mandelieu-la-Napoule, à NiceSaint-Isidore, à Cagnes-sur-Mer. A Menton, les manifestants étaient au rond-point des douanes et celui de l’autoroute. A La Trinité au rond-point Roma. A Nice, outre le cortège à pied sur la promenade des Anglais, une opération escargot est partie de Nice Nord et a provoqué des perturbations tout au long de l’après-midi. A Grasse, des barrages étaient installés l’un au rond-point de la Halte, l’autre au rond-point de Saint-Jacques. Preuve que le mouvement est à la fois urbain et rural, des rassemblements de « gilets jaunes » étaient signalés à Seranon, PugetThéniers ou Breil-sur-Roya.
. Quels slogans ?
« Macron t’es foutu », « On n’est pas des vaches à lait », « Rends l’ISF d’abord », « Gaulois réfractaires », « Macron démission », « Le peuple en colère », «62ans, c’est ma première manif party », « Nous sommes les Français, nous sommes trop taxés ».
. Quels incidents ?
Dans le département, l’incident le plus spectaculaire s’est produit à Grasse quand un policier a été percuté hier matin par un automobiliste irascible. Le chauffard a été aussitôt interpellé. A Menton, une échauffourée s’est produite dans l’après-midi entre des « gilets jaunes » et un automobiliste. Sur le péage de Saint-Isidore, un jeune qui, en fin d’aprèsmidi, a provoqué les forces de l’ordre a été aussitôt arrêté. Tout au long de la journée, le préfet a rappelé que le passage aux véhicules de secours et de transport de sang était une priorité absolue. Ce qui a été respecté par les « gilets jaunes » qui ont beaucoup insisté sur les consignes de sécurité..
. Quelle suite ?
Certains promettaient hier dans les cortèges, une longue mobilisation. Certains « gilets jaunes » du péage de Saint-Isidore ont tenté vers 20 h à bord de leurs voitures de s’approcher de la préfecture des Alpes-Maritimes. Ils en ont été empêchés par un cordon de sécurité constitué de camions de CRS. Ils ont ensuite levé le camp. Avec la tombée de la nuit, le mouvement s’est éteint dans les Alpes-Maritimes sauf à Nice où vers minuit on signalait un nouveau blocage cette fois sur la promenade des Anglais. Aucune demande n’a été faite en préfecture pour ce dimanche, ce qui ne signifie pas que des « gilets jaunes » n’occupent pas à nouveau le terrain aujourd’hui. A Nice et à Grasse notamment, plusieurs d’entre eux faisaient savoir hier soir qu’ils poursuivraient le mouvement.