Nice-Matin (Cannes)

«gilets jaunes» azuréens

A Grasse, un automobili­ste en garde à vue après avoir foncé sur un policier

- GAËLLE ARAMA garama@nicematin.fr

Ce dimanche, un homme est toujours en garde à vue au commissari­at de Grasse après avoir forcé le barrage des « gilets jaunes » et foncé sur un policier national. La scène particuliè­rement violente s’est déroulée peu avant 9 heures dans le quartier Saint-Jacques sur l’avenue de la Libération. Dès 8 h, des dizaines de «gilets jaunes» avaient bloqué la circulatio­n au niveau du rondpoint en direction de Peymeinade en déversant des dizaines de pneus et de palettes sur la chaussée. La plupart des automobili­stes faisaient demi-tour, ou prenaient leur mal en patience.

Sur le capot

C’est alors qu’un chauffeur excédé au volant d’une Clio a forcé le passage, franchissa­nt les palettes alors que les « gilets jaunes » et les policiers lui demandaien­t de s’arrêter. Mais le quadragéna­ire qui se rendait à son travail a perdu son sangfroid. Il a accéléré et percuté un policier national. La voiture a effectué quelques mètres avec le gardien de la paix sur le capot sous les hurlements des « gilets jaunes ». Quand la voiture s’est immobilisé­e, son conducteur était immédiatem­ent menotté par les policiers et emmené en garde à vue au commissari­at de Grasse. Il est poursuivi pour « violences volontaire­s aggravées, avec arme, sur personne dépositair­e de l’autorité

publique ». « Sa garde à vue va être prolongée en vue d’un déferremen­t et il sera

présenté à un juge lundi » a indiqué hier soir Anis Ouejhani, commissair­e de police de Grasse. Le policier n’a été que très légèrement blessé au pied. Un drame évité de justesse.

« On n’arrive plus à s’en sortir »

A Saint-Jacques, le point de blocage s’est maintenu toute la journée. A 13 heures, une centaine de « gilets jaunes » occupait le rond-point de la Halte cette fois, opérant un filtrage des véhicules dans une ambiance parfois tendue avec les automobili­stes. « Vous emm..le monde ! Y en a qui bossent ! », criait l’un d’eux, excédé. « C’est pour le pouvoir d’achat, c’est pour tout le monde, vous êtes comme nous ! », répliquait un « gilet jaune ». Femmes, hommes, de tous âges.

Comme Chantal, 60 ans, qui gagne 1 500 € :« On n’arrive plus à s’en sortir. Je suis obligé d’avoir trois petits boulots ». Ou Clément, 28 ans, en intérim dans une usine de parfumerie à 1 800 € :

« On travaille pour payer, payer. On doit tout calculer ».

Mais tout au long de la journée, véhicules d’urgence, taxis médicaux ou infirmière­s ont pu passer. A l’entrée de la vieille-ville aussi, un filtrage était mis en place. A 13 h 30, devant le stade Perdigon, un cortège de « gilets jaunes » quittait Grasse pour rallier le rond-point de la Victoire à Cannes. Dans la soirée, des braseros brûlaient encore la chaussée à SaintJacqu­es. Certains avaient le projet de passer la nuit sur place. D’autres se sont donné rendez-vous ce matin. Une chose est sûre : la mobilisati­on ne faiblit pas.

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Peu avant  heures, hier, cet automobili­ste a perdu son sang-froid et forcé le barrage des « gilets jaunes ».
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(Photos Gaëlle Arama)

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