«gilets jaunes» bloquent l’entrée de Menton
Des filtrages se sont déroulés hier, autour de deux ronds-points permettant d’accéder au centre-ville de la Cité des citrons. Avec, parfois, un peu de tension et quelques échauffourées
Une immense file de voitures, pare-chocs contre pare-chocs, qui s’étire le long de la descente menant de la sortie d’autoroute à Menton. La scène s’est répétée une bonne partie de la journée d’hier. Les gilets jaunes ont filtré la circulation autour de deux rondspoints permettant d’accéder ou de sortir de la Cité des citrons. Au plus fort de la mobilisation, ils étaient 80.
Dispositif levé à heures
Tout commence avant 8 heures, au rond-point des Douanes, posé en haut de la route de Sospel, longue artère qui file vers le centre-ville. La foule grossit peu à peu, jusqu’à atteindre la quarantaine de personnes. Frédéric Le Pollozec, commissaire de police à Menton, arrive. Manifester est « un droit constitutionnel», rappelle-t-il. Mais il prévient : il ne faut pas «d’entrave importante à la circulation». Le commissaire demande à tous d’adopter un « comportement citoyen ». L’intervention se conclut par des « police hip hip hip » .Et puis le filtrage commence. Les participants font le tour du rond-point à pied, traversent lentement. Ils laissent passer deux ou trois voitures, les bloquent un moment, laissent filer. Ensuite, des gilets jaunes se dirigent vers un autre rond-point, situé quelques centaines de mètres au-dessus du premier, en direction de la sortie d’autoroute. Ils répètent les mêmes gestes, mais, rapidement, l’opération ressemble plus au blocage qu’au filtrage. Et les esprits s’échauffent un peu. «Je vais péter un câble», hurle une dame au travers de la vitre baissée d’une voiture. «Ça ne rime à rien, ce que vous faites », lance un autre. Plusieurs automobilistes sortent de leurs véhicules, et tentent de s’expliquer. À ce moment-là, certains ont passé 1h30 dans leur véhicule. D’autres ont posé un gilet jaune sur leur tableau de bord, ou klaxonnent en signe de soutien. Des conducteurs tentent de doubler et se retrouvent à contresens. La police intervient, et, après une discussion, le filtrage reprend. En fin d’après-midi, les gilets jaunes sont toujours postés aux deux ronds-points qui permettent d’accéder à Menton. Ils sont moins nombreux, mais les esprits s’échauffent encore. Plusieurs échauffourées éclatent. Notamment vers 17 h 30, quand un automobiliste s’approche des personnes portant la chasuble de couleur vive, manifestement très excédé… Une altercation débouche sur une bousculade, et quelques échanges de coups. Le filtrage s’est poursuivi et a été levé à 18 heures, sans interpellation. ponctionne toute l’année, les impôts qui augmentent, les retraites qui diminuent ». L’annonce de la hausse des taxes sur le diesel est la goutte d’essence qui a fait déborder le réservoir, le « petit truc en trop » : «Ilya quinze ans, on nous a tous incités à acheter un Diesel. Et maintenant, on nous dit qu’on est le Diable ». Justement, il roule en Diesel. Une Ford B-Max, qu’il utilise notamment pour couvrir les trajets entre son domicile et Monaco, où il est aide-soignant. Il parcourt au moins trente kilomètres par jour, parfois plus. Cela représente au minimum deux pleins de « , euros par mois » .Ilya quelques mois, c’était plutôt « euros ». Et encore, c’est seulement « pour aller au travail », sans compter les autres trajets. La voiture, « c’est un besoin», conclut-il.