Un ouvrage unique de Nostradamus retrouvé
Alors qu’on le croyait perdu, un almanach pour l’an 1567 réalisé par le prophète provençal vient de refaire surface et sera mis en vente à Nice le 27 novembre
C’est un petit coup de tonnerre dans l’univers des enchères. Le 27 novembre, un ouvrage rarissime écrit par Michel de Nostredame (1503-1566), dit Nostradamus, passera sous le marteau chez Boisgirard-Antonini à Nice. « C’est le seul exemplaire connu de cet almanach, on le croyait perdu et il a été retrouvé par hasard dans une collection privée niçoise », se réjouit maître Pierre-Dominique Antonini, commissaire-priseur. Composé en vers, cet almanach pour l’an 1567 a été imprimé par le lyonnais Benoist Odo peu de temps après la mort de Nostradamus. L’éditeur déclare d’ailleurs au sujet du prophète provençal : « Nostradamus a fait eschange de cette vie peineuse et misérable à l’autre meilleure, le second jour de juillet dernier passé et pour ce, ne peut conduire à fin la présente prédiction, que peu de jours auparavant il avait commencée, et avec grand diligence poursuivie, prévoyant assez que l’heure de son passage estoit venue.»
Une éclipse solaire annoncée
L’ouvrage inédit est divisé en trois parties et présente douze quatrains-présages pour l’année 1567. Nostradamus, présenté comme le « Conseiller et Médecin ordinaire du Roy », y prévoit notamment une éclipse solaire « le neuvième jour d’avril entre midy et une heure, un Mercredi ». L’exemplaire original comporte également une double dédicace : la première destinée à « Monseigneur de Birague », garde des sceaux du royaume et datée de Salon de Craux (actuel Salon de Provence) le 15 juin 1566, 17 jours seulement avant le décès du prophète ; la seconde adressée au prince Emmanuel-Philibert, duc de Savoie, datée du 22 avril 1566. Avant qu’il ne disparaisse, l’almanach a appartenu au début du XXe siècle à l’abbé Hector Rigaux (1841-1930), un grand collectionneur et interprète des oeuvres nostradamiques. Une copie en fac-similé a été réalisée en 1904 par l’imprimeur Henri Douchet. « Il existe aussi une traduction italienne qui se trouve à la bibliothèque universitaire de Cracovie », précise maître Antonini. Le livre proposé par l’étude Boisgirard-Antonini est évalué entre 30 000 et 50 000 €. Une estimation particulièrement basse, qui devrait attiser la convoitise des collectionneurs du monde entier.