Nice-Matin (Cannes)

Le moment répond présent avec le duo des Instantané­s

Laurent Pit et Philippe Hassler montent chaque soir sur scène pour défier le public avec un spectacle 100 % basé sur l’impro ! A vous de jouer mercredi au Tribunal

- PROPOS RECUEILLIS PAR MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Avant de s’asseoir, il faudra faire preuve d’inventivit­é. Et d’inspiratio­n. Puisque chaque spectateur qui assistera au show d’impro des Instantané­s devra inscrire sur un morceau de papier un mot, une expression : autant de propositio­ns que Laurent Pit et Philippe Hassler piocheront au hasard sur scène. Vous l’avez compris : chaque représenta­tion s’avère unique puisqu’influencée par le public ! Un tandem d’improvisat­ion musicale et théâtrale à découvrir dès mercredi soir au théâtre Le Tribunal d’Antibes.

Laurent Pit, vous avez partagé la scène durant dix ans avec David Baux. Désormais Les Instantané­s connaissen­t un nouveau duo…

Oui, avec Philippe Hassler, guitariste et comédien. Nous n’avons pas choisi Antibes par hasard puisque ce seront les premières dates de notre duo. Et puis le sang neuf c’est une remise en question. Le spectacle continue à exister mais on l’a adapté à la personnali­té de Philippe, à cette nouvelle énergie.

Qu’est-ce que l’exercice d’improvisat­ion requiert?

De l’écoute ! Et cela ne passe pas que par les oreilles : mais par les yeux aussi. Il faut être très attentif aux propositio­ns qui sont faites.

Comment faites-vous pour trouver une idée d’impro immédiatem­ent en lisant un bout de papier ?

La difficulté ce n’est pas de trouver une idée, mais d’en choisir une ! Alors, on essaie de se rapporter à des choses simples. Un mot, une phrase, un lieu, une situation, un personnage. Au final, ne pas trop réfléchir et bien s’écouter. Notre credo c’est avant tout de s’amuser.

Avec une attention continue !

Ce qui est bien c’est que le trac, le stress maintienne­nt éveillés. Et après c’est du patinage artistique [rires]!

Quels sont les mots les plus compliqués que le public vous a soumis ?

Il y a les mots compliqués, les néologisme­s… Attendez j’ai un exemple, j’ai quelques papiers de notre dernière date. Alors là je vais vous les dire en vrac : visite chez la vieille tante qu’on n’a pas vue depuis très longtemps, olibrius, ce n’est pas le débat, le sale caractère des femmes… [silence] Oui voilà comme c’est anonyme, ça se lâche. Mais ce que je préfère ce sont les mots des enfants et des ados. C’est ce qu’ils ont vraiment envie de voir, ce qui leur tient à coeur.

Comment savez-vous qu’il est temps de passer à une autre saynète ?

Le régisseur décide de la fin du sketch avec son jeu de lumière, ses propositio­ns musicales.

Quelle est la limite que vous ne franchisse­z pas ?

Le vulgaire. Ne pas tomber dans la facilité, ni être blessant. C’est rare mais parfois des personnes nous inscrivent des sujets qui ne sont pas bienveilla­nts. Dans ce cas-là, on dit simplement que nous n’allons pas accepter la propositio­n ni même la lire.

Comment réagir différemme­nt aux sujets récurrents ?

La difficulté est là : on essaie d’éviter les redites. Une année au Festival d’Avignon, DSK est sorti tous les soirs. On a dû trouver d’autres moyens de traiter cette propositio­n faite sans tomber dans les mêmes schémas. De toute façon, en impro lorsque l’on propose du réchauffé ça se sent, ça ne fonctionne pas.

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(Photo DR) Le duo invite les Antibois à user de créativité !

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