Une plage en régie municipale à Lutetia P
La Ville a décidé de garder dans son giron l’une des douze plages privées prévues l’été prochain. « Pour offrir une offre diversifiée et complémentaire »
C’est, finalement, un désistement qui va permettre la mise en place d’un nouveau service balnéaire, offrant location de transats, de matelas et de parasols, à des tarifs plus que compétitifs, à Juan-les-Pins. Il y a aura une nouvelle plage en régie municipale, dès cet été ! La troisième, après Richelieu Plage, à l’Est de la station balnéaire et la Plage de la Garoupe ,au cap d’Antibes. La petite dernière sera inaugurée sur le secteur de l’îlot Lutetia, entre le ponton Courbet et la limite avec Vallauris - GolfeJuan. Lors du dernier conseil municipal, la procédure d’attribution de la Délégation de Service Public (DSP) a été déclarée sans suite pour l’un des sept nouveaux lots qui, l’été prochain, succéderont aux établissements démolis au printemps dernier, sur ce secteur. Des structures saisonnières démontables, d’une durée d’exploitation de douze ans, dans le respect du Décret plage de 2006 interdisant les occupations en dur sur le Domaine public maritime. Un décret appliqué dans la douleur. Pour mémoire, lancée dès 2016, la procédure de DSP sur l’ilôt Lutetia avait été suspendue par la Ville, les exploitants en place refusant de démolir dans les délais et écopant de contraventions de grande voirie dressées par le préfet. Après un long bras de fer juridique, ils ont fini par démonter leurs installations. L’été dernier, le secteur est devenu une grande plage publique. Pendant ce temps, la procédure d’attribution a repris son cours. Le 6 juillet dernier, le conseil municipal déclarait infructueuse la procédure d’attribution pour le lot n°35, d’une surface globale de 675 m2. Pourtant, au départ, quatre candidatures avaient été déposées. Mais, seulement deux d’entre elles ont fait une offre. Il ne s’agissait pas de candidats inconnus puisque chacun était déjà titulaire d’un lot sur l’îlot Courbet sur le Lutetia... Les deux ont fini par se désister.
Cornec : « Les anciens exploitants incapables de candidater »
« Nous avons donc décidé de pas attribuer ce lot et d’envisager une plage en régie municipale ainsi qu’une activité pour les enfants ,a expliqué Jean Leonetti. Nous prenons en compte les besoins exprimés. L’espace rendu public l’été dernier a eu du succès. Il s’agit de développer une offre diversifiée et complémentaire. » Le Rassemblement National, lui, ne voit ici qu’un échec. « (...) Le coût des destructions de plages a rendu les anciens exploitants incapables de candidater pour des DSP, pour une rentabilité aléatoire et limitée à douze années...». Tanguy Cornec se livre ensuite à une violente diatribe contre le décret Plage, « (...) un risque économique majeur sur un secteur de l’hôtellerie-restauration et des loisirs déjà fragilisé (...) ». L’opposant lance une joute verbale avec le maire, qu’il poursuivra quelques délibérations plus tard, avec les animations des fêtes de fin d’année. « Le résultat de votre politique, c’est un quartier historique de Juan-lesPins qui a perdu cet été 12 et 18 % de fréquentation touristique, selon les professionnels concernés...» Jean Leonetti précise qu’il avait tenté de peser pour obtenir une durée d’amortissement plus longue. « Mais, personne n’est propriétaire sur le domaine public maritime. On parle d’inaliébilité. » Le maire a, lui aussi, ses chiffres. «Je ne sais pas d’où vous tenez vos statistiques, M. Cornec, à Antibes-Juan, on a enregistré une hausse de 3,2 % de l’activité économique...» « Je tiens mes chiffres des commerçants, des restaurateurs...» répond Tanguy Cornec. Le maire met en avant le CRT, le syndicat des plagistes... Un seul point d’accord entre les deux débatteurs : il s’agit d’une année de transition. On fera le point à l’automne 2019 ?