Amanda, le deuil de l’innocence
L’histoire
À Paris, David (Vincent Lacoste), 24 ans, vit dans l’insouciance de sa jeunesse. Il jongle entre différents petits boulots, visite régulièrement sa grande soeur (Ophelia Kolb) et sa nièce (Isaure Multrier) et flirte avec Lena (Stacy Martin) qui vient de s’installer dans la capitale... Un événement dramatique va bouleverser le cours tranquille de sa vie et obliger David à prendre des responsabilités imprévues.
Notre avis
L’idéal serait de voir ce film sans rien en savoir. De regarder, dans la première partie, David (Vincent Lacoste) mener sa vie de jeune Parisien insouciant, en se demandant où veut en venir le réalisateur (Mikhaël Hers découvert avec Memory Lane et Ce Sentiment de l’été). La jolie relation de complicité de David avec sa grande soeur (Ophelia Kolb, une des héroïnes de la série Dix pour cent) qui élève seule sa fillette, cacherait-elle un secret ? D’ailleurs, pourquoi le film porte-t-il le nom de cette gamine apparemment comme les autres ? Va-t-on verser dans la comédie romantique avec l’arrivée de Lena (Stacy Martin) qui débarque à Paris pour donner des cours de piano ? Tous les personnages sont si immédiatement attachants qu’on se contenterait de les regarder évoluer dans une série de vignettes censées illustrer, peutêtre, la vie parisienne à la fin des années 2010. Mais Mikhaël Hers n’est pas un nouveau Rohmer ni un autre Christophe Honoré. Le film bascule dans la deuxième partie. On ne dira ni pourquoi, ni comment. Seulement que ce qui se passe projette David (et Vincent Lacoste qui l’incarne) dans une autre dimension. Comme son personnage, celui qu’on a connu ado boudeur dans Les Beaux Gosses, puis « adulescent » dans la plupart de ses autres rôles (Hippocrate, Victoria, Saint Amour...), prend de l’épaisseur et devient un autre : fragile, touchant, sensible, profondément émouvant. Ce film marquera pour lui un tournant. Même ceux qui lui trouvent une tête à claque pourront l’y aimer. Mais ce n’est pas, loin de là, le seul intérêt d’Amanda. Paris (que l’on parcourt en tous sens à vélo) est l’autre personnage clé de ce beau film, aux objectifs parfaitement maîtrisés. Paris, dont l’insouciance s’est peut-être, elle aussi, envolée un jour de novembre...