Nice-Matin (Cannes)

Les Vitalabri sur le chemin de la tendresse à Antibes

- M. D.

La liberté comme toit, la féerie comme horizon. Ce soir et demain, Les Vitalabri posent leurs valises sur la scène du théâtre Anthéa. Pour un voyage dans l’univers de Jean-Claude Grumberg mis en scène par Lisa Wurmser. Du rêve, des rencontres. Olga Grumberg raconte…

Comment est née cette création ?

Mon père a écrit Les Vitalabri édité chez Actes Sud Junior en  avec des illustrati­ons de Ronan Badel. Avant cela j’ai lu le manuscrit: je l’ai trouvé magnifique. Comme une espèce de chanson qui s’envolerait vers un cri final. À la fois extrêmemen­t naïf et profond. Il a trouvé un moyen de parler de choses profondes de façon légère, c’est ce qui m’a bouleversé­e. Et je pense que c’est une des raisons pour lesquelles Lisa Wurmser a voulu imaginer une création en l’adaptant. Il faut aussi dire qu’elle a déjà adapté des textes de mon père, elle est très habituée à sa langue à lui.

Vous interpréte­z Madame Vitalabri : qui est-elle ?

Une femme très simple. C’est un peu l’image d’une Rom qu’on verrait dans la rue. Avec beaucoup de force de caractère et de naïveté. Son époux est à son image. Il est un peu plus grognon, plus fort de caractère. C’est un couple très uni.

Dans quel axe Lisa Wurmser vous a-t-elle dirigée ?

Dans cette pièce, physiqueme­nt je suis plus lourde et plus âgée que je ne le suis. Elle a voulu travailler sur ce côté mama protectric­e et enfantine en même temps . C’est une femme qui passe par tous les états. Mais il y a quand même l’idée que nous nous adressons aux enfants. D’ailleurs aujourd’hui [NDLR hier à Anthéa], nous avons joué devant des tout petits et des ados. Et ça fonctionne ! Je suis étonnée de voir la force du projet face à un tel public : je n’ai jamais vu une salle aussi variée en âge.

Comment une pièce peutelle toucher aussi bien les enfants que les adultes ?

Nous avons déjà vu des adultes sortir en larme tandis que les enfants sortaient en riant. C’est parce qu’il y a plusieurs niveaux de compréhens­ion dans le texte et le jeu. Je suis d’ailleurs très surprise de voir ce qui fait rire les enfants.

Pourtant il est question d’exil…

Il ne s’agit pas d’être dans la psychologi­e, d’être dans le drame. On s’adresse au jeune public, il y a des marionnett­es qui parlent ,qui volent… Il y a de la musique… C’est avant tout de la joie cette création.

On peut dire que c’est une histoire qui finit bien ?

Oui. À la fin Monsieur Vitalabri dit : « Pourquoi voulez-vous que toutes les histoires finissent mal ? Il faut bien que quelques-unes finissent bien, non ? »Et lorsque les enfants dans la salle répondent un grand « oui », là j’ai les larmes aux yeux. Parce que c’est beau. Même si dans la vraie vie tout ne se finit pas bien, les enfants continuent à vouloir des belles fins.

■ Les Vitalabri, ce soir à 21 heures et demain à 20 h 30, au théâtre Anthéa, 260 avenue Jules-Grec à Antibes.Tarifs : 17 à 24 euros. Rens. 04.83.76.13.00.

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(DR)

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