«Gilets jaunes»: Macron prône «le dialogue» et «l’explication»
Dialogue » mais « constance et détermination : le gouvernement tentait, hier, de mettre fin au mouvement des « gilets jaunes » accusés de radicalisation au quatrième jour de leurs actions visant autoroutes et dépôts pétroliers. Les forces de l’ordre s’employaient dans la nuit de lundi à mardi à débloquer des dépôts et péages dans plusieurs régions, dans un climat parfois tendu. « C’est dans le dialogue qu’on peut en sortir, dans l’explication, dans la capacité à trouver à la fois le bon rythme et les solutions de terrain », a déclaré, hier, le chef de l’Etat, lors de sa première réaction au mouvement. « Nous gagnerons par la cohérence, la constance et la détermination », a de son côté assuré le Premier ministre Edouard Philippe lors d’une réunion de groupe des députés LREM. D’abord attentiste au début des actions, l’exécutif a adopté lundi un ton de fermeté après la multiplication d’incidents. Hier matin, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a dénoncé sur France 2 la « dérive totale » des manifestations, pointant une « radicalisation » et « un très très grand nombre de blessés ». Depuis le début de la mobilisation contre la hausse des prix du carburant, les manifestations ont fait un mort, quelque 530 blessés, dont 17 graves. Dans un pays où le taux de chômage ne reflue toujours pas, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a, lui, vu le mouvement des « gilets jaunes » à l’aune d’une « déchirure territoriale » et assuré que « la vraie réponse (était) l’emploi pour tous » et non de baisser le prix des carburants « d’un ou deux centimes ». Aucun chiffre sur le nombre de manifestants n’était disponible mardi à la mi-journée. Lundi, environ 27 000 personnes avaient participé à ce mouvement qui se veut apolitique et asyndical, selon le comptage du ministère de l’Intérieur. Elles étaient 290 000 samedi. Les actions ont parfois donné lieu à des faits de violence et dégradations comme à Langueux (Côtesd’Armor), où six personnes ont été interpellées dans un centre commercial dans la nuit pour des jets de projectiles sur les forces de l’ordre, selon le parquet de Saint-Brieuc.
La place de la Concorde interdite samedi
Sur l’île de la Réunion, où 35 barrages étaient encore dressés à la mi-journée, un couvre-feu partiel a été instauré dans la moitié des communes. La grogne pourrait néanmoins s’amplifier avec les appels à bloquer Paris samedi. Mais dès hier soir, Laurent Muñez, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, a annoncé sur BFMTVque « certains périmètres seront interdits, comme la place de la Concorde ».