À l’assaut de la capitale
Montera, montera pas ? La question a agité les rangs des « gilets jaunes » hors de Paris. Ils ne seront vraisemblablement pas légion à gagner la capitale depuis la Côte d’Azur. Trop loin, trop cher. Certains entendent néanmoins faire l’effort pour gagner le champ de Mars, finalement privilégié à la place de la Concorde pour des questions de sécurité. « Quelques personnes montent sur Paris, de Nice ou Antibes, assure Lucas Marques, Niçois de 20 ans, travaillant dans le secteur de la restauration. Certains y vont en voiture, en train ou en avion. Un petit groupe de quatre personnes y va. » Mais hier, aucun des porte-parole sollicités n’avait connaissance de grands déplacements collectifs. Juste d’actions locales. « Le peuple doit se prendre en mains »
« Certains montent à Paris, mais beaucoup vont rester sur place pour tenir les positions : ouverture des barrières, raffinerie à Puget dans le 83... », atteste le Cannois Franck, l’un des relais de la fronde sur Facebook. « On est à un stade où plus rien n’est prévu. Chacun fait comme il l’entend. Le peuple est invité à se prendre en mains, tant qu’on ne nuit pas aux autres citoyens. Le but, c’est que l’Etat nous entende, pas que le citoyen nous déteste. » Entendre, mais quel message ? Tel est tout l’enjeu de ce mouvement sans leader ni ligne directrice, aux revendications multiples et volontiers contradictoires. « On veut que l’Etat se réveille, se rende compte que les gens sont en train de crever la dalle dans les rues », tempête Mickaël Moretti, qui souhaite la destitution du gouvernement. Lucas Marques, Niçois de 20 ans, se prend à rêver de celle du Président. « Qui ne tente rien n’a rien ! Si tout le peuple français se mobilise, il y a moyen d’obtenir des choses. » D’autres, en revanche, ont jeté l’éponge. Tels Pauline, 18 ans, Antiboise travaillant dans le secteur médical. « On préfère laisser tomber. Il y a trop d’histoires dans le mouvement et trop de violence de la part des forces de l’ordre. Ils sont en train de nous monter entre nous. On n’appelle donc pas à manifester ce week-end. De toute façon, l’Etat ne nous entend pas... »