Nice-Matin (Cannes)

Sacrée leçon de “re-création” musicale d’Alex Jaffray aux élèves de Carnot

- THOMAS PEYROT tpeyrot@nicematin.fr

« On aurait dû faire payer l’entrée!» ,plaisante en introducti­on Véronique Cardamome, la responsabl­e des stages à Carnot. L’amphi est archicombl­e. Au point que contraindr­e certains élèves à s’asseoir à deux par strapontin. Qui pour susciter un tel engouement ? Surtout auprès d’une jeunesse que des langues mal pendues qualifient de « blasée H24 ! ». L’invité du jour, pour cette 3e master class des Rencontres cinématogr­aphiques de Cannes (RCC) dans ce même lycée – après celles de Brigitte Fossey et de Saïd Hamich – est bien connu des fidèles de Télématin, sur France 2.

« Morricone, le Graal ! »

C’est « Le » chroniqueu­r musical du programme depuis presque 20 ans. Tout en décontract­ion et pointes d’ironie, Alex Jaffray est capable de happer l’attention de la ménagère de moins de 50 ans, des pré-ados comme des seniors. Et, mieux que quiconque, vous donner autant l’envie d’acheter le dernier titre d’un groupe de heavy metal qu’un album remasteris­é de Blue Note Records. Ah !!! Savoir raconter la musique sans se la raconter, tout un art qu’Alex Jaffray maîtrise à la perfection. Mais hier, aussi à l’aise face à un large auditoire en chair et en os que sur les plateaux de TV, c’est l’autre facette de l’homme de médias qui s’est dévoilée : celle du compositeu­r. Il a fondé il y a 10 ans une agence sonore au nom savamment raccord avec son image : « Start Rec ». Prérequis forcément drôle, intrinsèqu­ement lié au cinéma. Avec 15 employés, il travaille un « son pointu ». Pour booster le message émotionnel de scènes de films comme la signature sonore de grandes marque (Hermes, Cartier, Orange, Longine, Citroën ou BMW). La preuve, hier en direct live avec la projection du final de L’Arnacoeur (de Pascal Chaumeil), film sur lequel son équipe a bossé. On voit alors Vanessa Paradis courant sur la Grande Corniche rejoindre l’amour de sa vie Romain Duris. Le fossé entre la version sans musique et celle retravaill­ée par Jaffray et son staff est abyssal ! Formidable illustrati­on pour les BTS audiovisue­l, les 1re et Terminale option musique de Carnot, ceux de Brsitol venus tout spécialeme­nt, comme le reste du public… Littéralem­ent scotché. « Créer quelque chose à l’intérieur. Par le biais de la musique », c’est le métier de Jaffray, biberonné aux mélodies d’Ennio Morricone. «Pour moi, c’est le Graal absolu ! » Après avoir disserté sur les modes majeurs (joyeux) et mineurs (tristes) de la compositio­n «qui juste avec un demi-ton d’écart suffisent à raconter une autre histoire ». Après avoir évoqué l’oeuvre d’Alexandre Desplat, pour sa musique dans Harry Potter, celle de l’Argentin Lalo Schifrin (Mission Impossible, pub Dim) ou encore le génie d’Hans Zimmer (Interstell­ar, Inception), il a quasiment fallu couper – à contrecoeu­r – le sifflet de cet animateur de master class hors pair. Intarissab­le !

 ??  ?? Salle archicombl­e hier au lycée Carnot face à celui que l’on a coutume de voir derrière la lucarne comme chroniqueu­r musical débonnaire de Télématin depuis près de  ans. Face à un Alex Jaffray, grand orateur et fin démonstrat­eur,  élèves et Cannois tout ouïe. (Photos Patrice Lapoirie)
Salle archicombl­e hier au lycée Carnot face à celui que l’on a coutume de voir derrière la lucarne comme chroniqueu­r musical débonnaire de Télématin depuis près de  ans. Face à un Alex Jaffray, grand orateur et fin démonstrat­eur,  élèves et Cannois tout ouïe. (Photos Patrice Lapoirie)
 ??  ?? Dans le cadre des Rencontres Cinématogr­aphiques de Cannes, Alex Jaffray est venu raconter son métier de coeur : compositeu­r
Dans le cadre des Rencontres Cinématogr­aphiques de Cannes, Alex Jaffray est venu raconter son métier de coeur : compositeu­r

Newspapers in French

Newspapers from France