PEYMEINADE La majorité municipale est minoritaire !
Dans un climat surréaliste, les deux adjoints démissionnaires ont rallié une opposition unie et désormais en force numériquement. Lourd de conséquences
Tout d’abord, tirons notre chapeau aux membres du public. Qui, venus nombreux, ont suivi, de bout en bout – et debout, pour certains – l’interminable séance municipale, jeudi soir. Au final, plus de sept heures (!) de débats (la séance débutait à 19 h, on vous laisse faire le calcul). Des débats... comment dire? Enflammés, hystériques, surréalistes. Tantôt délétères, tantôt affligeants. Et nous, nous étions assis... Salvateur tant, par instants, les échanges furent consternants. Menaces, hurlements, intimidations, insultes [lire plus loin]... On a tout vu, ou presque. Ça a débuté d’entrée, par l’approbation – ou plutôt, la non-approbation – du procès-verbal du conseil municipal du 5 juillet. Rejeté, à 15 voix contre 14. Vous allez comprendre pourquoi... Ça a, donc, commencé ainsi et ça ne s’est plus arrêté.
« Je crois que l’on s’est assez ridiculisé»
Au-delà des clivages et désaccords politiques, il y avait un air d’arène dans la salle du conseil avec, en « gladiateurs vedettes », le maire, Gérard Delhomez, et son ex-premier adjoint, Jean-Claude Zejma. Un lien définitivement rompu, sur l’autel de la rancoeur et des rancunes. Les deux se sentent « trahis ». Se traitent de « menteurs », se lancent pique sur pique. Et davantage, le 1er magistrat faisant même, à un moment, circuler aux élus un « dossier compromettant » sur son ancien bras droit. Quand l’un assure qu’il a démissionné «pour ne plus subir de menaces et une politique qui va dans le mur », l’autre dit qu’il lui a simplement évité « l’affront» d’une exclusion de la majorité. Ce n’était, d’ailleurs, pas beaucoup plus courtois avec Jean-Marie Guenot, ex 3e adjoint aux finances, qui a, lui aussi, rendu son tablier il y a peu. Un règlement de comptes, exacerbé par la fracture du conseil municipal, scindé en deux, signe d’un mal profond, bien au-delà du « jeu » politique. « Je crois que l’on s’est assez ridiculisés devant le public» a, d’ailleurs, lâché un Gérard Delhomez désabusé – et lucide. L’enseignement majeur de tout cela ? Un pour tous, tous contre un ! C’était à prévoir avec les démissions de Jean-Claude Zejma et Jean-Marie Guenot ; c’est désormais acté : l’opposition, unie, est majoritaire. Le calcul est simple : ils étaient treize ; en ajoutant les deux anciens adjoints, on grimpe à 15 opposants contre 14 membres de la majorité.
Les nouveaux adjoints ? Personne...
Une majorité qui ne tenait qu’à un fil depuis mai 2016, quand les treize opposants, dans un même tract, demandaient la démission de Gérard Delhomez et de... Jean-Claude Zejma. Mais ça, c’était avant. Les ennemis de mes ennemis... Conséquence directe de ce basculement : les deux postes d’adjoints vacants n’ont pas été comblés, l’opposition ayant voté contre leur maintien. Myriam Comanducci (Ensemble pour un avenir maîtrisé) a bien proposé le remplacement d’un adjoint, « par souci d’économies. » Refus du maire. Alors, si ce n’est pas un, ce sera zéro ! La majorité ne conserve, donc, que six adjoints, au lieu de huit. Et ce ne sera pas la seule décision rejetée durant la séance [lire plus loin]. L’impact sur le mandat de Gérard Delhomez (1) ? Forcément majeur mais encore difficile à quantifier. Affaire à suivre, très prochainement...
1. Contacté hier pour évoquer l’avenir, le maire n’a pas donné suite à notre sollicitation.