Nice-Matin (Cannes)

REFUGE DUFLOS À ANTIBES Pour que leur Noël ait du chien P

Demain, le refuge animalier Jean-Duflos ouvre ses portes toute la journée au public pour le Noël des animaux. L’occasion de plonger une matinée aux côtés des pensionnai­res et de l’équipe

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Ronds comme des billes. Comme chaque matin, le ballet des balais, la valse des litières et le tango des soins se reflètent dans les yeux de Rouky. Recueilli depuis quelques mois au sein du refuge Jean-Duflos d’Antibes, le beagle connaît la chanson. Et sait parfaiteme­nt que Christophe Caisey, le chef d’équipe, se lève avant le soleil : « Je commence par sortir les chiens qui sont dans le bureau et tout s’enchaîne.» D’ailleurs, le responsabl­e ne court pas. Il galope. Ah oui, faut suivre ! Parce que le temps défile et les tâches s’accumulent. L’objectif ? Qu’à midi, les cent huit chats et trente-deux chiens soient prêts à recevoir les visiteurs du jour. Pour ce faire, ça s’active en coulisses. D’autant plus que tout ce petit monde doit également se mettre sur son trente-etun pour la grande journée portes ouvertes de demain : le Noël des animaux – où il sera bien évidemment question d’adoption, mais pas seulement (voir ci-dessous). « Nous avons les tables à installer pour buvette, tombola, vente de plantes, vide-grenier…», liste Christophe Caisey en rejoignant Nathalie dite « masterchef ». Eh oui, les estomacs réclament. Le petit-déj’, c’est son affaire. Avec, bien évidemment, du sur-mesure pour chacun : «Nous avons un tableau avec tous les chiens pour savoir quel menu on doit leur préparer. » C’est le coup de feu. Les gamelles se remplissen­t et Christophe Caisey file attacher les toutous dans leurs boxs – où chacun dispose du chauffage, comme pour tous les félins également : « C’est une mesure de sécurité. Au moins ça évite les tensions au moment du repas. Et comme ils ont chacun leurs spécificit­és au niveau du régime alimentair­e il ne faut pas que l’un aille piquer dans la portion de l’autre. » Service en mode gazelle. En quelques minutes, chacun se retrouve la truffe plongée dans les croquettes. Vient alors le moment des soins. Parce qu’elles en ont vécu des épisodes ces bêtes-là… Abandonnée­s, maltraitée­s, délaissées, elles portent les séquelles d’une vie cahotante. Et c’est ici qu’elles remontent la pente. Cachets, pilules : les médicament­s sont donnés avec un petit bout de saucisse. Et comme ici on ne fait pas de différence, Rouky qui n’a pas de traitement a droit à son p’tit morceau lui aussi. Bah oui. L’attention et la douceur prodiguées ne s’arrêtent pas là. Puisque parallèlem­ent au grand ménage, les canidés jouent les vadrouille­urs. «Les marraines et parrains viennent les chercher et partent les promener. On en profite aussi pour faire de même et axer sur des exercices», relève le chef d’équipe en cherchant Baloo, le boxer. D’une énergie débordante, l’animal voue une passion sans limite à… la laisse. «Stop, tu craches ! », lui demande Christophe Caisey en l’emmenant sur le terrain attenant au refuge. Et même détaché, le chien ne lâche pas sa laisse. Il la mordille, coûte que coûte. « Tout le travail est là. C’est une manie.» En souriant, il sort une balle jaune et la lance. Paf. Baloo délaisse son précieux. Et s’empresse de se jeter sur la baballe : « C’est bien ! » Du côté des félins, bénévoles et employés jouent les fées du logis. Chatteries et infirmerie­s sont passées au crible : on nettoie, on désinfecte, on range, on caresse… Un travail long. Minutieux. Précis. Qui ne donne pas le droit à l’erreur. Parce qu’après avoir connu le pire, ces boules d’amour ont droit au meilleur.

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(Photos Sébastien Botella)
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De l’attention, de la rigueur, des soins : l’équipe du refuge Jean-Duflos carbure à ça.

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