Devant le lycée Jules-Ferry à Cannes
À 7 h 20, hier matin, une bonne centaine de lycéens se sont massés devant le portail de l’établissement. Ils viennent majoritairement de Jules-Ferry, bien sûr, mais aussi des Fauvettes, de Bristol ou encore de Carnot. Après deux semaines de manifestation intensive des “gilets jaunes”, ces adolescents ont voulu suivre l’exemple de leurs aînés. « Ils n’ont pas peur, et se lèvent chaque jour pour défendre leur avenir et leurs fins de mois. Nous aussi, on est capable de faire entendre notre voix ! », s’emporte Arthur, en seconde au lycée Jules-Ferry. Sur le parvis, un canapé, porté à bout de bras par les élèves, fait rapidement suite à un caddie renversé qu’un lycéen utilise comme pied d’Estal. De la musique sort d’une enceinte portative, certains brandissent des gilets jaunes, l’ambiance est plutôt bon enfant mais la grogne et les inquiétudes sont profondes. Pour les élèves en classe de première et de terminale, les dysfonctionnements importants de la plateforme Parcoursup les inquiètent pour leurs candidatures à venir. Joey, élève de première STI à Jules-Ferry en a «ras-le-bol des réformes scolaires du gouvernement, prises à la légère avant de s’inquiéter des conséquences pour les élèves. Un lycéen sur quatre n’aura plus de maths en secondaire, et restera avec son niveau de seconde!» Des élèves de seconde particulièrement inquiets face à la réforme du lycée portée par Jean-Michel Blanquer, et dont ils sont la “génération test”. Un examen de français et de maths déterminera, avec un suivi au long de l’année, le choix d’une série générale ou technologique. «Le bac, c’est dans deux ans, et on ne sait même pas ce qu’il y aura dedans!», s’égosille Arthur. Quant au proviseur du lycée JulesFerry, il a préféré fouler au pied notre tentative d’interview. Pas question de s’exprimer devant la presse sur la manifestation lycéenne.