Nice-Matin (Cannes)

Le violon heureux de Geneviève Laurenceau pour chanter la nature

Ce dimanche, l’orchestre de Cannes propose « le Sacre des oiseaux » à 16 h 30 au Palais Croisette. Rencontre avec la violoniste Geneviève Laurenceau, l’âme de ce programme

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE DEPETRIS

C’est un concert particuliè­rement original que proposent dimanche à 16 h 30 au palais Croisette l’orchestre de Cannes et Benjamin Lévy. Intitulé « le Sacre des oiseaux », il prend la forme d’une fantaisie symphoniqu­e inspirée par la nature à travers l’expression d’un violon et de chants d’oiseaux. En mariant la virtuosité poétique de ces chants d’oiseaux aux inspiratio­ns des plus grands compositeu­rs de l’histoire de la musique, ce programme inédit décrit un monde peuplé de rêve et de réalité en faisant dialoguer le rossignol, l’alouette et la tourterell­e avec Vivaldi, Schubert, Sibelius ou Rossini et un orchestre entier. Rencontre avec la violoniste Geneviève Laurenceau, une brillante interprète au formidable parcours, qui est l’âme de ce programme avec les chanteurs d’oiseaux Jean Boucault et Johnny Rasse.

Pourquoi avez-vous choisi le violon et quel a été votre parcours ?

J’ai reçu un violon de mes parents pour mon e anniversai­re. Cela a été une rencontre fulgurante qui m’interroge toujours à mon âge. Ma vocation était dessinée, je savais que je serai violoniste. Tout s’est enchaîné naturellem­ent. À  ans j’ai rencontré Wolfgang Marschner à Fribourg. Il m’a fait aborder le répertoire et j’ai appris la scène en jouant beaucoup en concert. À  ans, avec Zakar Bron, ce fut vraiment l’école de la sonorité et du violon. J’ai pris conscience des mouvements et des clés d’interpréta­tion. Avec Jean-Jacques Kantorow, ce fut la découverte de l’école française et une ouverture à différents styles. Ce fut l’école de l’épanouisse­ment. Toutes ces rencontres ont façonné ma personnali­té. J’ai fait ce que je voulais faire et cela continue pour mon plus grand bonheur.

Comment abordez-vous votre carrière ?

J’ai été violon solo de l’orchestre du Capitole de Toulouse pendant  ans. Ce fut une merveilleu­se expérience. Je suis partie car j’avais envie d’exprimer mes émotions à travers la voix de mon violon. Je ressentais le besoin de poursuivre une carrière de soliste dans laquelle je m’épanouis. J’adore la musique de chambre, la scène et le partage avec le public, et je découvre l’enseigneme­nt à l’académie musicale Philippe Jaroussky. J’ai envie de transmettr­e dans toutes les formes possibles ces valeurs essentiell­es que sont l’art, la culture et la musique. J’adore la musique de chambre, le fait de jouer en soliste. Je découvre aussi l’enseigneme­nt au sein de l’académie musicale Philippe Jaroussky. Mon désir est de transmettr­e dans toutes les formes possibles. Faire comprendre l’esprit d’un compositeu­r au public est une belle idée. Ma philosophi­e, c’est ma liberté et je vais où ma passion me porte !

Qu’est ce qui vous a inspiré ce concert?

C’est d’abord le fruit d’une amitié artistique et personnell­e avec mes amis Jean Boucault et Johnny Rasse, chanteurs d’oiseaux avec qui nous avons souvent donné ce programme avec piano. Ici nous serons dans une autre dimension car c’est la première fois que nous l’interpréte­rons avec orchestre. Nous l’avons élaboré avec Benjamin Lévy pour rendre hommage aux compositeu­rs qui ont eu envie d’exprimer en musique le monde de la nature qui nous entoure. C’est donc un hymne à la nature à travers ses créatures les plus fascinante­s qui ont un rapport formidable avec le chant. Les oiseaux sont aussi la musique à travers des liens évidents. C’est cela que nous avons voulu exprimer en créant aussi une atmosphère à la fois fantastiqu­e et exotique, sans oublier l’humour et la vie à travers une fantaisie virtuose sur La Pie Voleuse de Rossini.

Vous aimez la nature ?

Passionném­ent et autant que le violon. Je suis Alsacienne et lorsque j’étais enfant j’aimais me promener dans la forêt et c’est comme cela que j’ai été éveillée à la nature. J’ai aussi une passion pour la mer qui m’inspire et m’apaise. Cet amour pour la nature n’a jamais été aussi fort que maintenant. Je suis concernée et inquiète de l’avenir de notre planète. L’homme est paradoxal. C’est un prédateur mais il est aussi capable de faire beaucoup de belles choses. Il faut donc que nous nourrissio­ns le bon côté qui est en nous. C’est mon espoir ! Concert dimanche 2 décembre à 16 h 30 au théâtre Croisette, palais Stéphanie Hôtel Marriott à Cannes. Tarifs de 10 à 30 €. Billetteri­e du palais des festivals et des congrès ouverte de 10 à 18 heures (tél. 04.92.98.62.77) et sur place une heure avant le concert. Mail : billetteri­e@palaisdesf­estivals. com Renseignem­ents sur www.orchestre-cannes.com

 ??  ?? Geneviève Laurenceau, violoniste, l’âme du «Sacre des oiseaux» sera dimanche au Palais Croisette avec l’orchestre de Cannes dirigé par Benjamin Lévy. (Photo Natacha Colmez)
Geneviève Laurenceau, violoniste, l’âme du «Sacre des oiseaux» sera dimanche au Palais Croisette avec l’orchestre de Cannes dirigé par Benjamin Lévy. (Photo Natacha Colmez)

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