Nice: une marche bon enfant en centre-ville
De Masséna à la mairie, puis de la résidence du préfet jusqu’à la Prom’, 700 personnes ont manifesté à pied dans le calme. Jusqu’à ce que le groupe ne se scinde, certains prenant la direction de l’aéroport
Si vous allez vers l’aéroport vous risquez de vous faire gazer ! Prenez cet élément en considération, avait averti un « gilet jaune » à l’angle du boulevard Gambetta et de la promenade des Anglais. C’est à ce croisement, hier un peu après 13 heures, que le cortège s’est scindé. Deux cents personnes ont remonté, comme prévu, le boulevard Gambetta vers Thiers et 500 ont poursuivi sur la promenade «Salaire: 1100 €. Retraite: 680 € brut. Tu dors dans ta voiture. » Liliane a pris la peine d’écrire son inquiétude sur son gilet jaune. L’an prochain, elle sera à la retraite. Les calculs qu’elle a faits et refaits sont têtus: «Je serai à découvert rien qu’avec les charges fixes et les taxes. Je ne parle même pas de manger ! » Hier à Saint-Jacques, comme au rond-point de l’Alambic, des Anglais en direction de l’aéroport. Un vote à main levé, de rapides prises de paroles n’ont pas permis aux modérés, ceux qui prônaient le parcours Gambetta d’obtenir le ralliement de tous. Jusqu’à ce croisement les manifestants en groupes bien compacts avaient réalisé un sans-faute pour leur union. Le rassemblement prévu sur la place Masséna à 11 heures avait en sortie de pénétrante Cannes-Grasse, les manifestants se sont rassemblés « pour exprimer pacifiquement un rasle-bol général», résume Gérard qui veut faire payer les exilés fiscaux. Ils sont de tous âges et de tous horizons : Loïc, étudiant de 18 ans, ne comprend pas tout, mais «je vois mes parents galérer. Alors aujourd’hui, comme ils travaillent je les représente. » donné du baume au coeur aux « gilets jaunes ». Sur place, Danièle, Jacqueline, Gilbert et Pierrot lançaient au sein de leur petit groupe : « Nous venons manifester à pied et pacifiquement car nous ne sommes pas favorables aux blocages ! » Le mot d’ordre lancé était d’ailleurs : « Au moindre problème, au moindre incident on vous demande de stopper et de vous asseoir. Il n’est pas question de gêner la circulation des véhicules d’urgence». Depuis le Pas de blocage de la part des « gilets jaunes », hier à Grasse, mais des ralentissements, des vitres qui s’abaissent et des mots d’encouragement échangés dans un bruit incessant de klaxons. À SaintJacques, les manifestants ont été de plus en plus nombreux au fil de la journée… Jusqu’à une petite centaine dans l’après-midi. point de rassemblement, le cortège s’était rendu devant l’hôtel de Ville, marquant sa présence avec des slogans et des sifflets.
« On attend le préfet ! »
Puis, il y avait eu un retour vers la place Masséna. Un second départ avait alors été donné vers le palais sarde, résidence du préfet sur proposition des leaders. « On attend le préfet ! », avaient scandé les manifestants Une quarantaine le matin (dont dix qui avaient dormi sur place) mais plus de deux cent cinquante l’après-midi. L’équipe « gilets jaunes » du rond-point Churchill à Mougins (sortie d’autoroute de Cannes) a vu ses rangs grossir au fil des heures hier. Le matin déjà, on annonçait la venue de motards. Progressivement, les retraités et actifs en week-end sont également venus rejoindre le joyeux campement de la bretelle de l’autoroute. Ambiance détendue pour ce rassemblés à l’angle de la place Pierre-Gautier. De là, le cortège avait coupé le cours Saleya pour se retrouver sur le quai des Etats-Unis puis avait emprunté la chaussée nord de la promenade des Anglais (circulation interrompue). Le cortège alors composé d’environ 700 personnes avait pu y progresser sans incident, obtenant régulièrement le soutien des passants. groupe qui a encore reçu beaucoup de vivres et d’encouragements des automobilistes. Une petite partie a rallié le péage d’Antibes dans la journée, tandis que l’autre a descendu l’avenue du Campon par deux fois : le matin et l’après-midi, en marche pacifique. À Mandelieu, quelques « gilets jaunes » (une trentaine en milieu d’après-midi) sont également apparus au grand rondpoint de la zone des Tourrades. Sans qu’aucun incident n’ait été à déplorer. (Photo C. B.)