« Il faudra être régulier sur quatre échéances »
Pensionnaire du pôle France de trampoline basé à Antibes, Léa Labrousse enchaîne les bons résultats et franchit les étapes année après année. Avec les prochains JO comme objectif
On connaît essentiellement l’AzurArena pour le basket professionnel, un peu moins pour son pôle France de trampoline. Et pourtant la structure des Trois-Moulins accueille quelques espoirs de la discipline comme la jeune Léa Labrousse (21 ans). Originaire du Puy-deDôme, elle appartient à la structure fédérale du CREPS d’Antibes et se fait peu à peu un nom dans la discipline. Multiple championne de France et remplaçante lors des Jeux de Rio en 2016, l’Antiboise d’adoption travaille dur pour atteindre son nouvel objectif : les Jeux de Tokyo en tant que “titulaire” dans deux ans.
Comment êtes-vous tombée dans la discipline ?
J’ai commencé par la gymnastique. Quand je devais aller à la salle avec ma soeur je m’ennuyais et comme il y avait des trampolines à côté je suis monté dessus et voilà [sourire]. Complètement par hasard.
C’est une discipline dont on parle assez peu…
J’aimerais qu’on en parle plus parce qu’il y a des avantages mais je le vis très bien comme ça aussi. Après, ça a un peu changé depuis que c’est devenu une discipline olympique en à Sydney. Pour les filles ça a changé aussi lors des Jeux de Rio puisqu’elles étaient présentes pour la première fois [] . Il y a très peu de place à attribuer, ce n’est pas comme en
‘‘ gymnastique, mais une Française a réussi à avoir le quota pour la première fois et j’étais sa remplaçante. On a vu une Française à la télévision lors des Jeux Olympiques, ça a quand même été un éclairage.
Comment est-ce devenu “votre” sport à part entière ?
Je préférais l’acrobatie, tout simplement. Je me suis aussi dit que je pouvais peut-être faire plus de résultats en trampo. J’avais commencé à Chamalières, près de Clermont-Ferrand. On a rapidement eu des compétitions jeunes, j’avais été à SaintPetersbourg. C’était la première grande étape et j’avais gagné les championnats du monde pour les - ans.
Ça faisait peur de devoir partir en Russie à cet âge-là ?
Non c’est plutôt cool [sourire] .Les autres sont à l’école et toi tu pars en Russie c’est vraiment sympa. On rentrait dans le collectif espoirs, il fallait avoir un certain niveau pour y participer et j’avais atteint le quota de points. Après il y a assez peu de - ans, les catégories se remplissent par la suite en - et - ans.
Vous aviez la qualification pour les Jeux Olympiques de Rio [] en tête…
J’ai été prise en tant que remplaçante. Ça donne une expérience. Je n’ai pas pu aller dans le village olympique mais tu profites quand même, tu es un peu dans l’ambiance des Jeux. Ce n’est pas désagréable [sourire].
Vous avez connu les blessures…
Je me suis fait une rupture partielle des ligaments croisés du genou en et je me suis refait une entorse par-dessus aux championnats du monde en . Du coup j’ai repris l’entraînement seulement en avril donc j’étais un peu juste pour participer aux championnats du monde de cette année-là. J’y suis allée mais j’ai mal sauté. Et comme l’autre française était, elle, en pleine forme…
Du coup les Jeux de Tokyo en sont le prochain objectif ?
Ah oui, clairement ! On ne sait pas encore combien de Françaises y participeront. S’il y en a une on est content et il peut y en avoir deux au maximum. Dès février les premières sélections
‘‘ commencent. Donc on est directement dans la préparation et plongé làdedans. La première coupe du monde se déroulera à Bakou en . Il faudra faire preuve de régularité sur quatre échéances.
Comment vous situez-vous sur le plan national ?
[Face à l’hésitation de Lea Labrousse, le directeur du pôle Franck Bardy donne une indication.] Actuellement c’est la meilleure Française. Sur les sélections et les championnats du monde c’est le cas depuis un an.
Quelles sont les qualités à avoir pour réussir à ce niveau ?
Il faut être acrobatique et surtout ne pas avoir peur. Au début mais encore maintenant, il faut passer au-delà. Il faut être bien concentré, vu les figures qu’on fait ça peut vite être dangereux si on ne l’est pas. En compétition on essaie de penser à tous les détails, être perfectionniste mais en se faisant plaisir. On a des séances de musculation avec un préparateur physique qui nous aident bien. Il faut être rigoureux et assez gainé.
Les programmes sont longs ?
Vingt secondes les chandelles [la prise d’élan] et vingt secondes pour les enchaînements.
Le quotidien est éprouvant ?
Je me lève, je vais en cours à Nice, si je finis tôt je viens m’entraîner, je retourne en cours et je reviens m’entraîner une deuxième fois. Je m’entraîne deux fois par jour dès que possible sans compter la musculation. Heureusement que j’ai le permis sinon ce serait trop compliqué. Et puis on est toujours ensemble, en groupe et soudés avec les autres membres du pôle.
Il y a des périodes de lassitude ?
Ça arrive mais on ne peut pas trop y penser car les échéances viennent vite. Je suis loin de chez moi donc il peut m’arriver d’avoir ces coups de mou. Je suis toute seule dans la région, je suis partie de chez moi quand j’avais ans. Je rentre moins souvent maintenant que je suis plus vieille [sourire].
Ça peut vite être dangereux” Je suis parti de chez moi quand j’avais ans”