«Gilets jaunes»: les maires ruraux ouvrent demain leurs portes
L’initiative est originale et vise notamment à lutter contre la fracture numérique. On s’explique : ce samedi, les mairies situées en zone rurale sont invitées à ouvrir leurs portes pour recueillir les propositions et doléances des administrés. Dont certains, faute d’ordinateur ou de smartphone, peuvent se sentir exclus de tout ce qui circule sur les réseaux sociaux, autour des « gilets jaunes ». Jean-Paul David, lui-même élu à Guillaumes, est le représentant de l’Association des maires ruraux de France dans les Alpes-Maritimes. Association à laquelle adhèrent la plupart des 115 communes rurales du département, sur un total de 163. Il relaie le mouvement : «On part du principe que le combat pour les territoires, nous le menons depuis très longtemps. On n’a pas toujours été très bien entendus, mais aujourd’hui chacun peut vérifier que le premier relais, le premier passeur, c’est le maire. Plus que jamais, la commune est utile. » La décision d’ouvrir les mairies ce samedi est totalement indépendante de la concertation évoquée par le gouvernement. «On verra comment on peut s’associer à cette consultation. Mais d’ores à présent, nous pensons avoir un rôle à jouer. La légitimité, nous l’avons : on ne peut pas nous taxer de récupération. »
« Le maire sera au plus près de sa fonction »
Quelle sera la mobilisation ? C’est difficile à dire. « Cette idée a été adoptée mercredi, tout va très vite. À Guillaumes, nous accueillerons les habitants à partir de 9 h, puis jusqu’à 17 h sur le marché de Noël, pour écouter, puis transmettre. Beaucoup de mairies n’ayant pas de secrétaire permanent, le maire sera ici au plus près de sa fonction. » Sachant qu’en cas d’impossibilité, l’opération pourrait être prolongée ce lundi. L’information circule sur Facebook. Pour celles et ceux qui n’ont pas d’accès Internet, un affichage est prévu. Il s’agit de trouver « des solutions intelligentes et pas forcément coûteuses» aux problèmes que les « gilets jaunes » ont levés. Dont celui lié à la mobilité, la ruralité étant directement concernée. « Des solutions, donc, si toutefois l’État rend possible l’imagination et desserrant là où la norme nous empêche. Ce mouvement, c’est aussi pour la liberté. »