« Les mauvais choix n’existent pas »
Et au fait, un rendez-vous avec une psy-EN, ça se passe comment? Avec douceur et sourire, Audrey Dietrich qui oeuvre depuis la rentrée au sein du CIO antibois – après avoir notamment passé ces six dernières années dans le service niçois –, résume la philosophie des entretiens : « Quel que soit le profil de la personne, la première chose que je réalise c’est l’analyse de la demande. Tout simplement “pourquoi est-ce que l’on se rencontre ?” » À partir de la réponse donnée, la professionnelle questionne son interlocuteur pour en apprendre davantage. Imaginons en face d’elle un bachelier qui, après trois mois sur les bancs de l’université en LEA (1), sait qu’il ne continuera pas. « Il faut savoir quel type de bac cette personne
a décroché, d’où vient la décision de s’être engagé en LEA, pourquoi cela ne lui convient pas... » Si certains détiennent les réponses en eux, d’autres pensent ne pas les avoir. « On peut
venir me voir et me dire : “je suis complètement perdu, je ne sais pas ce que j’aime ou pas, ce pour quoi je suis fait ou pas”. Là, on parle du vécu de la personne, de
ce qu’il s’est passé avant. » Et parfois, lorsque le déblocage ne surgit pas, la psy-EN dégaine un outil numérique: le GPO. Comprenez Guide pour l’orientation. Un logiciel générant des questions pour en tirer des données. « Attention ce n’est pas une boule de cristal ! », prévient Audrey Dietrich en détaillant : « Ala fin, les traits de personnalité qui se sont distingués apparaissent. Je demande toujours à la personne si elle se reconnaît sur chaque point. Et selon les caractéristiques, une liste de métiers coïncidant apparaît pour aller plus loin. » Bien évidemment la dimension psychologique reste au centre : « Parfois la problématique est plus profonde. » Lorsque les personnes arrivent déjà avec une idée précise, la psy-EN interroge les motivations : « Il faut que leur projet ait du sens. Qu’ils ne se lancent pas dans quelque chose pour se lancer dans quelque chose. C’est leur avenir. » Parler, mais aussi dédramatiser. « Je dis souvent que les mauvais choix n’existent pas. Une expérience peut toujours être valorisée dans un parcours, quelle qu’elle soit. »