« Apprentissage et production, les meilleurs des antidotes à la maladie »
Chantal Lebrat a toujours vu « l’apprentissage et la production, comme les meilleurs des antidotes à la maladie. » Passionnée de langues étrangères, elle choisit, pour son entreprise d’édition, de s’intéresser à certaines formes de langage bien trop souvent laissées pour compte : la langue des signes, le braille, mais aussi la parole des aveugles. Son but ? « Redonner confiance et espoirs aux personnes handicapées. Permettre à ceux et celles que la société met à l’écart de se faire connaître, de montrer ce dont elles sont capables, d’intriguer, de sensibiliser, peut-être de décrocher un emploi. » Mais pour cette ancienne commandante, décorée de la médaille d’argent de la défense nationale, ce qu’il faut plus que tout c’est « changer radicalement le regard de la société sur le handicap. »
Un premier livre paru
En octobre , La paix, toute une histoire ! l’ouvrage de Sophie-Victoire Trouiller, est, bien sûr, le premier livre paru aux éditions « Renaissens ». Dans la planification de l’évolution de l’entreprise, on reconnaît bien, chez Chantal Lebrat, le côté « carré » et organisé de l’ancienne militaire de carrière. Primordial quand on sait que ce projet n’est, à ce jour, financé que par l’épargne de la quinquagénaire. Un plan en six points. « Premièrement, toucher un salaire afin de ne plus dépendre de l’AAH. Deuxièmement, développer le catalogue jusqu’à dix titres par an. Par la suite, pourvoir chacune des quatre collections d’au moins un titre par an. Puis, rencontrer les auteurs aux quatre coins de la France. Organiser des dialogues d’écriture dans plusieurs villes de France. Et enfin, développer des liens avec les associations d’aveugles et de sourds des pays francophones. » Par ce projet, Chantal Lebrat compte bien faire sortir du silence « des réflexions trop longtemps enfouies. » Fabrice, un
sourd profond, y croit «Êtrepublié, c’est comme parler ! Une occasion inouïe pour tous ceux qui ne perçoivent pas le son de leur propre voix. »