Nice-Matin (Cannes)

Ils roulent à l’électrique,

Pour réduire leur facture, rouler plus «écolo», des Azuréens et Varois sont passés au bioéthanol, au GPL, ou carburent à l’électricit­é. Ce choix s’est-il avéré payant? Quels freins ont-ils rencontré? Ils ont accepté de témoigner pour partager leurs expéri

- Dossier : Guillaume Aubertin, Sophie Casals et Aurore Malval solutions@nicematin.fr Photos : Frantz Bouton, Guillaume Aubertin et Philippe Arnassan

Michal et Aurélie vivent à Lorgues dans le Var. Tous les deux travaillen­t à une vingtaine de kilomètres de leur domicile. Parce qu’ils en avaient « marre des frais de réparation » sur leur ancienne voiture essence, ils se sont donc mis à l’électrique en 2014. Ils ont opté pour une Renault Zoé d’occasion à 7 900 euros. La location de la batterie leur coûte 82 euros par mois, pour une moyenne de 15 000 km parcourus par an. Ils estiment que cela leur revient à 20 euros d’électricit­é par mois, et à 39 euros par an pour l’entretien.

Plus économique qu’un modèle essence

L’affaire est donc globalemen­t « très économique » puisqu’à titre de comparaiso­n, leur ancienne voiture leur coûtait «140 euros par mois, rien qu’en carburant ». Ce que le couple varois apprécie aussi, c’est la « fiabilité » de l’automobile et sa « simplicité » : « Pas d’huile moteur, pas de FAP (filtre à particules), pas de vanne EGR, pas d’embrayage ni de catalyseur qui s’encrasse...» de sa faible autonomie. En habitant à Lorgues, le couple se déplace aisément entre Fréjus, Brignoles, Draguignan, et « même jusqu’au fin fond du plateau de Valensole ». En revanche, Toulon est trop loin pour une seule recharge. Aurélie et Michal ont d’ailleurs dû s’équiper d’une borne de recharge rapide à la maison. « Cette borne, expliquent-ils, coûte 1 500 euros tout compris, mais Renault propose parfois une aide 500 euros pour la pose. » Grâce à cet équipement supplément­aire, ils peuvent désormais recharger leur véhicule en 3 heures « contre 16 heures à partir d’une prise murale ». Adepte du panneau photovolta­ïque et de « tout ce qui est bon pour l’environnem­ent », Christian s’est quant à lui acheté une Peugeot électrique en début d’année. Il ne regrette pas, même si selon lui, «il y a encore tout à faire » pour encourager les citoyens à abandonner les moteurs à essence classiques. Ce retraité bandolais peut brancher la batterie de sa voiture chez lui, et regrette « le manque de bornes de recharge rapide dans le Var ». « Surtout, détaille-t-il, elles ne sont pas toutes compatible­s selon le modèle de la voiture. »

Obtenir le feu vert de sa copropriét­é

À Nice, Alexandre attend l’arrivée de sa voiture électrique dans les prochains jours. Mais il raconte le parcours du combattant quand on habite dans un immeuble. « La demande de droit à la prise doit passer en assemblée générale de copropriét­é. Et, dans mon cas, la prochaine AG aura lieu dans près d’un an. » En attendant, il a prévu de se «rapatrier » sur des bornes de recharge disponible­s aux stations Auto-bleue (service de location de véhicules électrique­s en autopartag­e), disponible­s à côté de chez lui. Ce Niçois met en avant la nécessité de faciliter la vie de ceux qui roulent électrique. « Il faut développer de nouvelles bornes de charge rapide, avec un règlement par carte de crédit. Arrêtons d’avoir des abonnement­s multiples - pour accéder aux différente­s Les ◗ Peu de bornes de recharge rapide dans les AlpesMarit­imes et le Var. ◗ Difficulté lorsqu’on ne possède pas un terrain ou un garage personnel de recharger les batteries rapidement. ◗ L’obligation de louer une batterie ( euros par mois pour une Renault Zoé) même si l’on ne se sert pas de sa voiture. bornes, insiste-t-il. À Nice, c’est Autobleue à Cannes ce sera autre chose, sur les autoroutes c’est encore différent selon la région où vous êtes ! » En 2019, la métropole Nice Côte d’Azur dotée de trois bornes de charge rapide a prévu de les multiplier par 3.

◗ Si la loi prévoit qu’un propriétai­re de véhicule électrique a « le droit à la prise », la décision doit être soumise à l’assemblée générale des copropriét­aires.

◗ Pour traverser la France et recharger son véhicule, il faut disposer de plusieurs cartes d’abonnement. Pas vraiment pratique.

◗ Michal pointe: la faible autonomie de sa Renault Zoé ( km l’été et  km l’hiver) qui le restreint à des petits trajets quotidiens. Si « l’abonnement de la batterie donne un sentiment de sécurité par rapport à cet élément d’usure qui coûte très cher », c’est toutefois dommage de devoir «payer, même quand on ne roule pas…»

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Depuis , Aurélie a adopté, avec son compagnon Michal, une voiture électrique.
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C’est compliqué de recharger son véhicule électrique quand on habite en copropriét­é.
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