Nice-Matin (Cannes)

ILS ONT DIT « Pas perdre comme ça »

- FABIEN PIGALLE, A LYON

Monaco a sombré dans le Rhône, 30. Les supporters s’y étaient préparés, soyons honnêtes. Gagner difficilem­ent à Caen et à Amiens, ne fait pas de vous un épouvantai­l redouté en déplacemen­t, et encore moins quand on est 19e de L1. En face, il y avait Lyon. Le nouveau troisième du championna­t s’était qualifié plus tôt dans la semaine pour les huitièmes de finale de Ligue des champions, quand, dans le même temps, Monaco bouclait par une défaite contre Dortmund un parcours européen catastroph­ique. Deux ans que ça dure. La bande à Génesio, portée par un Aouar des grands soirs s’est clairement amusée hier sur sa pelouse. Il y avait quelque chose de gênant à voir un écart aussi grand. Triste, même, parce que Monaco a montré son pire visage. Alors qu’on imaginait Henry avoir enfin trouvé un groupe soudé, solidaire et déterminé, positionné dans un 4-14-1 minimalist­e mais terre à terre compte tenu de la situation… tout a volé en éclats. Dès la 7e minute Aouar ouvrait le score, à la demi-heure Fékir doublait la mise et il s’en était fallu d’un rien pour que l’ASM ne rentre pas avec un 3-0 au vestiaire. De retour, et comme si la situation n’était pas assez déprimante, Golovin, l’un des moins pires hier a plongé son équipe dans le noir en s’essuyant les crampons sur le mollet de Fékir. Clément Turpin avec l’aide de la VAR envoyait le Russe au vestiaire. A 11 contre 10, Mendy enfonçait le clou de la tête (60’, 3-0). A l’heure de jeu tout était terminé. En vrai, ça n’avait jamais vraiment commencé.

Samedi, duel entre le e et le

Avant même le coup d’envoi quand la compositio­n des équipes est tombée, on devinait une soirée étrange. Henry a mis sur pied une équipe ultra-défensive à cinq défenseurs pour tenter un coup. Mais lequel ? Le retour de Jemerson à côté de Glik a été un fiasco puisque le Brésilien est fautif sur le deuxième but, et le système a poussé les Monégasque­s à être spectateur­s de leur propre déroute. Inoffensif­s. Devant, Falcao toujours aussi décevant n’a pas réussi à garder un seul ballon, ou bien se procurer la moindre occasion. Mais attention, et c’est sûrement là le plus inquiétant. Le plan de bataille est une chose, le combat sur le terrain pour l’appliquer en est une autre. Sur ce point, les joueurs auront un peu de mal à se regarder dans la glace ce matin. Il n’y avait aucune volonté d’en découdre, aucun pressing collectif, pas d’impact. Et encore moins un sentiment de révolte, même passager. Il faut désormais espérer que cette bavure sera vite gommée. Qu’elle ne laissera pas de trace, dans les têtes, le coeur et les jambes pour jouer un nouveau match couperet face à un concurrent direct pour le maintien : Guingamp 20e, samedi. Vous pensiez qu’on allait vous parler de Lorient en Coupe de la Ligue mercredi ? Un match qui servira à préparer l’arrivée des Bretons, rien d’autre. Face à l’En Avant, il faudra se passer de Golovin pour sa bêtise donc, et de tous les autres blessés qui ne seront pas revenus. Après ce sera Noël, la trêve. Souhaitons à Henry d’être gâté par ses dirigeants qui jusqu’ici se sont bien plantés sur les cadeaux. Parce qu’ensuite, passé le mercato, il sera trop tard. Un tout droit jusqu’à l’été pour une reprise en L1… ou en L2.

Thierry Henry, on vous imagine très agacé après une telle prestation…

Oui, ça fait un petit moment. Contre Dortmund, j’avais déjà souligné notre manque d’entrain malgré le fait qu’on était éliminé. On a refait la même chose. C’est bien beau de parler. On n’a eu aucune réaction. Sans envie, c’est dur de gagner à Lyon. Sur le premier, on leur rend le ballon trop facilement. Il n’y avait pas d’envie, aucune profondeur dans notre jeu. C’est très compliqué...

Y a-t-il des choses à retenir d’un tel match ?

On a n’a perdu qu’un à zéro la deuxième mi-temps. On s’est parlé pourtant à la pause et Golovin prend un rouge d’entrée. C’était déjà compliqué à onze contre onze. On va essayer de mettre ce match de côté, penser à la réception de Guingamp. Mais bon, je vous rappelle qu’on n’a toujours pas gagné à domicile. Je suis énervé. Tu peux perdre mais pas comme ça. J’ai remonté quelques bretelles.

Quels sont les leviers à actionner ?

Il n’y en a pas beaucoup. On a un match de Coupe dans la semaine, on n’aura peu de temps pour travailler.

Après ce match, se dit-on « qu’est-ce que je suis venu faire dans cette galère ? »

(Ferme) Non pas du tout…

(On tente de le relancer)

Non pas du tout…

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