Nice-Matin (Cannes)

Alerte à la bombe : un avion norvégien dérouté

Hier matin, les 169 passagers du boeing 737 de la compagnie Norwegian, parti de Stockholm en direction de Nice, ont vécu une mésaventur­e qu’ils ne sont pas près d’oublier

- CLÉMENT AVARGUÈS

Panique à bord du vol DY4321, hier matin. 10 h 15. Le Boeing 737 de la compagnie Norwegian décolle de Stockholm en direction de Nice depuis une demi-heure quand les autorités lui ordonnent de faire demi-tour. Quelques minutes plus tôt, un appel inquiétant passé depuis Oslo (Norvège) informe la police de la présence d’une bombe dans l’avion. «Au début, je râle juste un peu parce que je pense qu’il y a un problème technique, raconte Laëtitia Fritsch, une Cagnoise de 38 ans qui était à bord. Ce qui est superflipp­ant, c’est que tout est expliqué en suédois, il n’y a pas beaucoup de Français à bord. Du coup, sur le moment je ne comprends rien de ce qu’il se passe. »

« Aussi perdus que nous »

Les choses se corsent après l’atterrissa­ge. Laëtitia veut prendre une photo de son hublot : un tireur des forces spéciales est à quelques mètres. Ambiance.

« Les employés de la compagnie ont l’air aussi perdus que nous. C’est en voyant le dispositif qui nous attendait à l’aéroport que je commence à vraiment m’inquiéter. »

Les passagers reçoivent des messages paniqués de leurs proches. Sur leurs smartphone­s, les images des chaînes infos montrent le tarmac de l’aéroport d’Arlanda (Stockholm) cerné par la police et le GIGN suédois. Les 163 passagers (plus 6 membres d’équipage) restent enfermés dans l’avion pendant une heure et demie, sans être informatio­n. Il est presque midi quand la police commence à les évacuer, par groupe de dix. Au sol, les bagages à main sont reniflés par des chiens et les voyageurs fouillés. Les passagers traversent le tarmac sous escorte, avant d’être confinés dans un hangar. Tous passés au détecteur de métaux, avant d’être interrogés par les enquêteurs.

« Même pour aller aux toilettes »

« On nous a donné des cafés et de l’eau, mais on n’avait rien à faire. On ne sait pas quand on pourra partir d’ici , témoigne Laëtitia. Même pour aller aux toilettes on est encadrés par des policiers… »

À 16 heures, les passagers apprennent qu’un nouveau vol décollera vers 22 heures pour Nice. Depuis la mijournée, ils n’ont pas bougé de leur hangar vide et n’en savent pas plus sur cette alerte à la bombe. Le temps est long pour la Cagnoise, qui a pour seul soulagemen­t d’avoir retrouvé dans ce lieu confiné les autres Français du vol. En fin de soirée, un nouveau Boeing devait emmener les 163 passagers du vol DY4321 vers la capitale azuréenne. À Stockholm, la police mène son enquête. Pour le moment, le mystère reste entier.

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(Photos L. Fritsch) Lors de l’évacuation de l’appareil.
 ?? (Photo L. Fritsch) ?? Les passagers interrogés par la police suédoise.
(Photo L. Fritsch) Les passagers interrogés par la police suédoise.

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