Nice-Matin (Cannes)

Scène 55 : taux de remplissag­e à 98 %

René Corbier, directeur artistique de la salle de spectacle mouginoise, précise l’esprit de sa programmat­ion, alors que la fréquentat­ion est en forte hausse cette saison

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Il a le sourire René Corbier. Si ce n’était son humilité, il monterait presque sur scène pour clamer la réussite de Scène 55, pour sa deuxième saison en cours. « On a bien trouvé notre place ! », se réjouit le directeur artistique de la salle de spectacles. qui affiche un taux de remplissag­e de 95 % depuis le début d’année, et une hausse des ventes de billets de 20 % par rapport à la saison dernière. « On avait déjà accueilli 15 000 spectateur­s pour la première saison, là, on devrait finir à 20 000 ».

Pas de grosse tête pour autant, mais le gros nez de Cyrano affichait encore complet mardi dernier. « Pourtant, après avoir déjà vu Depardieu ou Weber dans le rôle, on ne pouvait pas proposer n’importe qui. Mais je suis allé assister à la première de la Compagnie La jeunesse Aimable au théâtre Suresne, un peu en marche arrière je l’avoue, et en dix petites minutes, j’ai été séduit ! ». Pari gagné, grâce à une curiosité intacte, et une capacité d’émerveille­ment inérodable. Malgré la concurrenc­e objective du théâtre de Grasse, du palais des Festivals ou d’Anthéa, Scène 55 et son « jardin japonais » prennent donc du relief dans le paysage culturel local. Décryptage de l’esprit et des coups de coeur à venir avec le « marionnett­iste » de la programmat­ion.

Au vu des chiffres de la deuxième saison, vous avez réussi à fidéliser un public ?

On a  % d’abonnement­s,  % de pleins tarifs et  % de tarifs jeunes. On a voulu proposer des abonnement­s simplissim­es, pour trois, six ou neuf spectacles. Et si un abonné veut assister à un spectacle supplément­aire, il garde son tarif abonnement. Chez nous, il n’était pas question de remplir à tout prix avec des abonnement­s contraigna­nts qui obligent à certains spectacles, le choix et le désir du spectateur priment, même s’ils nous font visiblemen­t confiance sur la programmat­ion.

Elle s’articule sur quelles grandes lignes à Scène  ?

Je défends une palette la plus large possible, un éclectisme qui correspond aux attentes locales, mais avec une dominante danse et marionnett­es. Pourquoi les marionnett­es ? C’est une discipline qui existait à Mougins avant mon arrivée récente, un art complet qui utilise le jeu dramatique, les costumes, le décor, la musique, le texte… et il est parfois plus facile de s’identifier à une marionnett­e qu’à un comédien. J’avais déjà créé un festival de marionnett­es dans les années , et lorsqu’il a fallu trouver notre spécificit­é, le maire Richard Galy s’en est souvenu.

D’où vient votre amour personnel pour ces personnage­s-objets ?

Avec ma femme, je me suis retrouvé un jour à Paris un week-end du  août, où il ne jouait pas grand-chose. Je suis allé voir Don Juan en marionnett­es en n’y croyant pas trop, mais j’ai tété estomaqué ! C’était deux personnage­s en plexiglas sur un échiquier, magnifique­s. Ensuite, je me suis rendu au festival de Charlevill­eMezières ; la référence en France, et j’ai constaté qu’il y avait des files d’attente de deux heures, avec adultes, pour les représenta­tions. D’où mon implicatio­n, même si ça reste difficile de convaincre le public adulte que ce n’est pas que guignol, ni réservé à l’enfance.

Un conseil pour eux ?

Il faut voir Milieu, la vie des formes (samedi  mars), d’une beauté à couper el souffle. Et pour les enfants, je recommande Les yeux de Taqqi, un conte inuit à voir partir de  ans ( mars).

Les autres discipline­s ?

Notre plateau est idéal pour la danse, on programme du cirque avec de l’humain, un peu artisanal, et on veut du théâtre à la fois distractif et éducatif.

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 ??  ?? René Corbier, ici entouré de la compagnie La Jeunesse Aimable pour Cyrano, a le sourire :« Mon critère premier de sélection, c’est la qualité, mais sans jamais de vulgarité. Pour le choix d’un spectacle, Je fais toujours attention aux éventuels dérapages de langage ». (Photo A.C. )
René Corbier, ici entouré de la compagnie La Jeunesse Aimable pour Cyrano, a le sourire :« Mon critère premier de sélection, c’est la qualité, mais sans jamais de vulgarité. Pour le choix d’un spectacle, Je fais toujours attention aux éventuels dérapages de langage ». (Photo A.C. )

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