Nice-Matin (Cannes)

Une manifestat­ion syndicale massive contre le gouverneme­nt à Rome

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Des centaines de milliers de personnes ont manifesté hier à Rome à l’appel des principaux syndicats italiens, qui demandent une vraie politique de croissance et du respect de la part du gouverneme­nt populiste. Les syndicats avaient fait les choses en grand : 12 trains spéciaux, 1 300 bus, des ferries et des vols low-cost ont permis aux manifestan­ts de converger vers la capitale, sous un frais soleil et dans une ambiance bon enfant.

Pour des réformes plus ambitieuse­s

Derrière la banderole «Un avenir au travail », les manifestan­ts réclamaien­t un plan massif d’investisse­ments publics et privés et des réformes plus ambitieuse­s que celles avancées par le gouverneme­nt d’union de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystèm­e).

Pour les syndicats, le plan d’investisse­ments annoncé par le gouverneme­nt est trop timide, sa réforme des retraites trop limitée et son « revenu de citoyennet­é » une mesure hybride qui risque de nuire tant à la lutte contre la pauvreté qu’à celle pour l’emploi.

« Le gouverneme­nt doit changer de route »

Maurizio Landini, nouveau secrétaire général de la CGIL, qui revendique 5,5 millions d’adhérents, a ainsi rappelé que les investisse­ments avaient baissé de 30 % en 10 ans, pour un total de 100 milliards d’euros.

« Le gouverneme­nt doit changer de route, nous avons un pied dans la récession » ,a renchéri Annamaria Furlan, à la tête de la CISL, la deuxième confédérat­ion syndicale italienne. « Qu’il sorte de la réalité virtuelle et qu’il se cale sur notre réalité du travail ».

Les syndicats s’estiment snobés

D’une manière générale, les syndicats s’estiment snobés par le gouverneme­nt populiste.

« Il est pour le moins singulier qu’un vice-Premier ministre ait le temps de rencontrer les opposants au gouverneme­nt d’un pays voisin alors qu’il n’a pas le temps de rencontrer les opposants dans son pays, c’est-à-dire les syndicats », avait ironisé hier Maurizio Landini après la polémique sur la visite de Luigi Di Maio, chef de file du M5S, à des « gilets jaunes » en France. Plusieurs délégation­s d’entreprene­urs, ainsi que les principaux responsabl­es du Parti démocrate (PD, centre-gauche) et des délégation­s d’autres partis de gauche ont également pris part au défilé.

Cette mobilisati­on syndicale est la plus forte enregistré­e depuis les manifestat­ions de fin 2014/début 2015 contre la réforme du travail orchestrée par le gouverneme­nt de Matteo Renzi (centre-gauche).

Un rassemblem­ent de « gilets jaunes » annulé

En revanche, un rassemblem­ent de « gilets jaunes » italiens annoncé hier à Rome a été annulé sur ordre de la préfecture qui craignait des débordemen­ts, selon les organisate­urs. Dans le sillage du mouvement de protestati­on sociale français, plusieurs sites internet et pages Facebook de « gilets jaunes » se sont créés ces derniers mois en Italie, souvent très différents les uns des autres et jusqu’à présent sans aucune réelle manifestat­ion sur le terrain.

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Le défilé s’est déroulé dans une ambiance bon enfant. (Photo AFP)

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