Nice-Matin (Cannes)

Réaction attendue

Corrigés par Lille (4-0), les Aiglons reçoivent un autre pensionnai­re du podium. Complèteme­nt absents dans l’envie et l’engagement dans le Nord, ils ont des choses à se faire pardonner

- WILLIAM HUMBERSET

Une fin de mercato sans recrue, une fessée 4-0 à Lille, deux blessures supplément­aires à l’entraîneme­nt... Patrick Vieira n’a encore pas été gâté cette semaine. Son nouveau président s’est excusé pour la maladresse de ses commentair­es d’aprèsmatch à Lille, mais le coach de l’OGC Nice a besoin de plus que ça pour éclaircir l’horizon. L’arrivée de Gilles Grimandi oeuvrerait en ce sens, elle lui apporterai­t des compétence­s et du soutien dans une saison où il n’aura pas souvent été aidé. Ses joueurs aussi l’ont parfois « lâché ». Le mot est un peu fort, mais pas plus que la désillusio­n vécue dans le Nord, vendredi dernier. Dans l’envie, la concentrat­ion, l’agressivit­é, c’était le néant. Avoir la maîtrise de la possession n’a rien changé, ou pas grand-chose (54 %).

Un manque d’exigence flagrant

Cette jeune équipe a cette fâcheuse tendance à se contenter d’un rien. Juste contents d’être là, et peut-être même de ne pas avoir tant de concurrenc­e que ça, les plus prometteur­s ne progressen­t pas, du moins trop peu. Le manque d’exigence est flagrant, l’irruption du petit Eddy Sylvestre a confirmé qu’un gamin de 19 ans sorti de nulle part pouvait en montrer bien plus sur le terrain.

D’autres ont plus de talent, mais pas autant d’envie et de caractère que le minot d’Aubagne qui a gagné sa place contre Saint-Etienne (18e journée, 1-1)... une rencontre qu’il ne joue pas ! Dix-neuvième sur la feuille de match, le petit gaucher a demandé à Vieira de pouvoir ne serait-ce que participer à l’échauffeme­nt. Une faim de jouer débordante qui a convaincu Vieira de le lancer dans le grand bain. « Il m’a vraiment surpris à chaque fois qu’il a joué avec nous, » a récemment avoué l’entraîneur niçois. Avec Andy Pelmard (2000), Paul Wade (2000) et Maxime Pélican (1998), Patrick Vieira a convoqué trois jeunes sans contrat pro de plus dans son groupe de 19 joueurs. Privé d’Atal, Danilo, Makengo (blessés) et Lees-Melou, le coach en est donc là, à devoir puiser dans le centre de formation pour défier Lyon après un 40. Tout en rabâchant toujours le même discours dans l’engagement.

S’inspirer du match aller

Ça peut être usant et le contexte n’inspire guère confiance au vu du talent et de la dynamique de l’effectif rhodanien qui vient de battre le PSG (1 seule défaite sur ses 13 derniers matchs toutes compétitio­ns confondues). Un climat qui rappelle pourtant le match aller, quand Nice s’était redressé après le 4-0 encaissé contre Dijon à la maison.

« Le contexte est différent, répond Vieira. Il reste des choses qu’on essaie d’améliorer mais on a plus de certitudes aujourd’hui. » Retrouver la cohésion digne de la 5e défense de Ligue 1 sera indispensa­ble. Et attendue. L’Europe est encore à portée de points, mais sans orgueil, ni révolte, ni fierté la saison pourrait vite devenir pénible, longue et inquiétant­e. Pour tout le monde, pas seulement pour Vieira. Messieurs, révoltezvo­us !

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