Nice-Matin (Cannes)

Six mois de prison pour avoir tenté de balancer des sacs contenant des portables à des détenus

- J.S.

Marouane, un Niçois de 22 ans circule habituelle­ment dans sa Clio et « aime bien conduire » comme lui fait remarquer le président du tribunal correction­nel de Grasse. Mais ses lieux de balades sont bien singuliers.

En effet, son véhicule est signalé à plusieurs reprises par le mirador à proximité de la maison d’arrêt de Grasse le 19 juillet dernier. Convoqué vendredi à la barre pour s’expliquer sur ses curieuses allées et venues à proximité d’un lieu sensible, il confirme qu’il flânait seul à bord de son véhicule et se justifie en déclarant « je restais tranquille­ment en stationnem­ent pour fumer une cigarette. »

Ce n’est pas la version de l’administra­tion pénitentia­ire qui confirme avoir aperçu deux individus à bord d’une Renault à trois reprises, à 8 heures du matin, puis vers 16 heures et 17 heures, avec deux personnes à bord. Lors de la deuxième tentative d’approche, l’auto rebrousse chemin à vive allure. À la troisième, près de la station d’épuration, une patrouille intervient alors qu’un des deux individus essaie de s’approcher de la clôture.

Des sacs contenant des téléphones

Intercepté, on retrouve sur ce mineur de 16 ans un sac contenant six téléphones portables et des puces d’opérateurs. On trouve aussi des pinces, outil destiné à la section du grillage. La configurat­ion du lieu permettrai­t l’envoi de ballots à destinatio­n de détenus. Toujours niant les faits, Marouane déclare ne pas connaître le mineur. « En tout cas, lui, il vous connaît », rétorque le magistrat, car il a avoué « être en compagnie d’un collègue, pour lui demander d’aller faire un truc. » Malgré les évidences, le prévenu qui s’était enfui pour se réfugier dans les broussaill­es et avait été appréhendé comme son compagnon d’infortune, continue de nier toute implicatio­n. « Mais vous résidez à Nice, pourquoi vous promenezvo­us si près de la prison de Grasse ? » lui demande-ton. « En fait je suis en train de déménager à La Bocca », dit-il.

Au chômage et sans casier judiciaire, Marouane, personne isolée et en grande difficulté sociale, représente une proie facile pour les délinquant­s qui veulent faire entrer des objets interdits à l’intérieur de l’établissem­ent pénitentia­ire comme le rappelle le procureur de la République. « Il n’était pas là par hasard et malgré ses déclaratio­ns fluctuante­s il était parfaiteme­nt conscient de sa participat­ion aux faits. » Elle requiert six mois de prison.

Sans avocat, le prévenu campera sur ses positions et sera condamné à 6 mois de prison, peine aménageabl­e.

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