Nice-Matin (Cannes)

Christian Estrosi prépare un « moment de communion » franco-italien, vendredi

- RECUEILLI PAR THIERRY PRUDHON

Afin d’apaiser les tensions entre la France et l’Italie, et ramener chacun à la réalité de pays cousins, Christian Estrosi, qui a lui-même des origines transalpin­es, a décidé d’organiser, vendredi à 12 h place Garibaldi à Nice, un grand rassemblem­ent transfront­alier. Histoire de bien signifier que les vicissitud­es politiques du moment n’auront pas de prise sur les liens entre les deux peuples.

Qui allez-vous réunir ?

Tous ceux qui se reconnaîtr­ont dans l’histoire de l’amitié, voire de la fraternité, qui unit nos deux peuples. Nice est la première ville italienne de France par les vagues migratoire­s qui sont venues la peupler. Giuseppe Garibaldi, né à Nice, constitue le plus parfait trait d’union entre nos deux pays. Il est à la fois l’homme de l’unité italienne et le symbole de l’idéal républicai­n, qu’il est allé porter jusqu’en Amérique du Sud.

Que va-t-il se passer place Garibaldi ?

Nous sommes en train de finaliser le programme. Nous nous réunirons, dans la matinée, avec un certain nombre de responsabl­es politiques, économique­s, culturels, voire sportifs italiens, pour envisager de quelle manière pérenniser nos relations, en fonction des événements à venir, dans une Europe où la diplomatie n’arrive plus vraiment à remplir son rôle. Ensuite, tous ceux qui souhaitero­nt partager ce moment de communion seront les bienvenus à midi.

Ne craignez-vous pas que certains sautent sur l’occasion pour venir semer du désordre ?

Nous ne voulons pas en faire un rassemblem­ent de provocatio­n, mais d’unité, que les choses soient claires. Nous serons très attentifs à l’encadremen­t de cette manifestat­ion. Ce sera un temps de fraternité. Nous voulons appeler nos diplomatie­s à l’apaisement. Il s’agit surtout de signifier à tous ceux qui se reconnaiss­ent dans l’héritage culturel des deux soeurs de la latinité qu’aucun pouvoir politique ne peut remettre en cause l’édifice commun qui est le nôtre. Nice compte

  résidents italiens principaux,   résidents secondaire­s et près de   entreprise­s et TPE italiennes qui y jouent un rôle économique et social, sans parler de la culture et du tourisme. Je veux dire à tous ceux-là que personne ne viendra remettre en cause tout ce qui nous lie et le fait qu’ils sont chez eux à Nice.

Quelles personnali­tés sont attendues vendredi ?

De nombreux maires transfront­aliers, dont celui de Cuneo, ville avec laquelle Nice est jumelée. Nous avons des réponses qui tombent toutes les heures. Nous aurons aussi la présence de Pier Ferdinando Casini, président de la Chambre des députés italienne de  à . Il me paraît aller de soi que nous ne restions pas les bras croisés pour défendre l’idée d’une communauté de pensée et de destin que nous entendons consolider, à un moment où l’Europe est fragilisée. La visite du prince Charles à Nice, au printemps dernier, allait dans un sens identique en direction des Britanniqu­es. Je veux envoyer le même message en disant que rien, ici, ne pourra altérer les relations franco-italiennes.

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