Nice-Matin (Cannes)

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Tous les vendredis, la rédaction replonge dans l’actu des septs derniers jours pour la décortique­r

- VINCENT BELLANGER vbellanger@nicematin.fr

Chaque vendredi, la rédaction de Nice-Matin Antibes replonge dans l’actualité des sept derniers jours. Une chronique où le décryptage et le décorticag­e ont ainsi toute leur place. N’y voyez pas un récapitula­tif de la semaine : ici, on est dans le subjectif. C’est dit, c’est annoncé, on garde la même ligne : séparer les faits du commentair­e.

 février : Vous êtes contre, mais vous proposez quoi ?

On ne l’avait pas entendu sur le sujet. Et c’était certaineme­nt mieux ainsi. Samedi, le maire de Grasse, Jérôme Viaud a dit « non » au projet Open Sky. Se faisant l’écho du maire de Cannes, David Lisnard. Non au projet valbonnais donc et non aux centres commerciau­x surdimensi­onnés. Mais oui à son projet de requalific­ation du quartier Martelly – qu’il vend au passage… D’ailleurs, on peut se poser la question : à quoi cela sert-il de clamer haut et fort son opposition, une fois les dés lancés ?

À l’instar du premier magistrat grassois, de nombreuses personnes – mais pas toujours pour les mêmes raisons – se positionne­nt aujourd’hui contre Open Sky… Les voix s’élèvent une fois que les recours s’avèrent bel et bien épuisés. Loin de moi l’idée de jouer l’avocat du diable. Je préfère penser à ceux qui n’ont pas vu leur inquiétude fédérer lorsqu’il était encore temps d’agir.

Force est de constater qu’il est facile de crier au loup, une fois que les poules sont déjà déplumées. D’autant plus qu’ici, on ne parle pas d’un projet récent : cela fait bien une dizaine d’années que le concept mijote dans la cuisine municipale valbonnais­e. C’est un fait. Alors, oui, on peut huer Polygone Riviéra une fois qu’il se retrouve édifié. On peut aussi tancer l’extension de Cap 3000 une fois terminée… Mais une fois cette diatribe lancée, que reste-t-il comme propositio­n concrète à émettre ? Rhétorique : cela fait cinquante ans que dure ce sketch.

du février : cri coeur

Comme une bouteille à la mer, le cri du coeur lancé aux supporters par l’arrière des Sharks, Isaia Cordinier : « J’ai envie de leur dire qu’il faut y croire. » Et même si les Sharks sont derniers à quatorze journées de la fin avec seulement quatre victoires au compteur, le joueur promet de « ne rien lâcher » pour maintenir le club en Jeep Elite. Et si mathématiq­uement, l’équipe peut encore se sauver, cela tiendrait du miracle d’y arriver. Alors Isaia, on a envie de te croire. Aussi fort qu’en cette équipe. Aussi fort que l’on y a cru en début de saison. Aussi fidèlement que l’on a continué d’y croire malgré la déculottée à domicile contre Chalon-sur-Saône (63-100). Aussi loyalement que l’on a essayé de croire aux paroles du coach quand il t’imaginait en meneur malgré ton retour de saison blanche. Aussi facilement après que le président a (enfin) réalisé des efforts financiers pour signer l’arrivée de Taureen Green et de Chris Ottule.

Oui Isaia, on y croit. Comme on croit déjà à la remontée en cas de descente. Comme on croit – en doux rêveur ou en optimiste farouche –, à la possibilit­é de revoir un jour des Robert Smith, David Rivers, Michael Ray Richardson, Lolo Foirest, Steph’ Ostrowski ou encore des Arsène Ade-Mensah fouler le parquet antibois… Et soulever un nouveau trophée. Comme on a cru à l’époque à l’investisse­ment de Detlef Schrempf ou d’un autre capable de nous faire retrouver les sommets… Alors, oui Isaia, on y croit au maintien. Cela fait d’ailleurs plus de vingt ans qu’on fait que ça y croire en voyant seulement ce club survivre. De toute façon, croire, c’est la seule chose qu’il nous reste. Comme de regarder l’ASVEL, Pau et Limoges se battre actuelleme­nt pour la première place. Avec un goût de nostalgie sous les semelles. Et espérer que d’autres croient aussi qu’on a toujours notre place parmi eux.

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