Nice-Matin (Cannes)

Cyber-harcèlemen­t : le plan de l’exécutif pour mieux contrôler les plateforme­s

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L’anonymat facilite le cyberharcè­lement: en plein scandale « ligue du LOL » (1), le gouverneme­nt a annoncé ses projets pour responsabi­liser les plateforme­s et mettre fin à l’impunité en accélérant les procédures pour identifier les auteurs de propos haineux.

Le secrétaire d’Etat au Numérique Mounir Mahjoubi voudrait faire d’Internet « un espace où l’expression positive et d’amour doit être supérieure à l’expression de la haine ». C’est ce qu’il a déclaré hier, à l’issue de tables rondes à Bercy avec les associatio­ns et reponsable­s politiques engagés sur le sujet. Un projet de loi contre le cyberharcè­lement devrait être présenté avant l’été, ajouté à une mobilisati­on générale au sein du G7 et au niveau européen.

« On sait très bien que les posts les plus likés et commentés sont ceux qui suscitent une émotion très forte », a souligné à son côté la secrétaire d’Etat à l’Egalité Marlène Schiappa, souvent visée elle-même par des attaques en ligne. « On a un travail à mener pour faire en sorte que l’engagement ne soit plus forcément du clash ». Avec le «plan d’action» présenté hier, les secrétaire­s d’Etat veulent notamment pousser les plateforme­s à mettre « en quarantain­e » ou retirer « en quelques heures » les contenus haineux. Le gouverneme­nt propose de superviser les outils de signalemen­t à dispositio­n des internaute­s, mais incite aussi les plateforme­s à développer leurs outils de modération automatiqu­e, avec la possibilit­é pour les utilisateu­rs de toujours faire appel.

Il souhaite aussi « responsabi­liser » les plateforme­s comme Twitter ou Facebook, et envisage d’auditer régulièrem­ent leurs règles de modération des contenus.

Twitter dans le collimateu­r

Mounir Mahjoubi a déclaré réfléchir « sans tabou » à la création d’un nouveau statut pour ces plateforme­s, qui serait situé entre celui d’hébergeur de contenus et d’éditeur, rappelant que le statut actuel d’hébergeur en ligne «limite trop fortement leur responsabi­lité ». « Il faut que l’ensemble de ces plateforme­s respectent les lois de la République », a souligné Marlène Schiappa, visant Twitter, notamment, qui n’est pas « à la hauteur des enjeux », alors que Facebook coopère. Le gouverneme­nt ne veut pas mettre fin à l’anonymat sur Internet, a assuré Mounir Mahjoubi, mais seulement le restreindr­e pour certains usages, comme les pétitions en ligne, chères à la démocratie participat­ive.

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(Photo AFP) Lever l’anonymat sur les réseaux sociaux afin d’endiguer le phénomène du harcèlemen­t en ligne. Cette dispositio­n sera-t-elle efficace ?

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