Divorce au sommet
Le président Dmitry Rybolovlev s’est séparé hier de son vice-président directeur général et homme de confiance Vadim Vasilyev. Un véritable coup de tonerre
Sur le terrain, Monaco a repris des couleurs et une certaine stabilité en retrouvant Jardim. Tout l’inverse des coulisses. Hier, le président Dmitry Rybolovlev n’a pas pris de pincettes pour « prendre une décision qui est très dure. Celle de libérer Vadim Vasilyev de ses fonctions de vice-président et directeur général du Club », a-t-il expliqué dans un communiqué très détaillé.
Le milliardaire russe, qui a repris le club en 2011, a dévoilé très clairement les raisons de ce divorce : « Des erreurs importantes ont été commises l’année dernière, ce qui nous a menés aux pires résultats sportifs que le club ait connus depuis sept ans ». En ligne de mire, la gestion girouette au poste d’entraîneur. Le club avait ainsi dépensé près de 20 millions d’euros au total pour se séparer de Leonardo Jardim dans un premier temps, puis Thierry Henry ensuite. Avant ça, Rybolovlev avait peu goûté au mercato estival où Monaco avait dépensé près de 130 millions d’euros. Un fiasco. Des torts reconnu par Vasilyev en personne lors de l’officialisation du retour de Jardim. Trop tard, le mal était fait. Pour le président russe, en délicatesse avec le Palais suite à des démêlées judiciaires, la pression était devenue trop forte pour ne pas secouer en profondeur le club, 18e de L1. « Récemment, je me suis investi activement pour gérer et régler les problèmes du Club. J’ai pris un nombre de décisions qui ont été difficiles, mais nécessaires, a-t-il avoué. J’ai notamment tenu personnellement à appeler Leonardo Jardim et à lui présenter des excuses pour l’erreur commise au mois d’octobre. Je lui ai ainsi demandé de revenir au club pour diriger l’équipe et j’ai validé toutes ses propositions sur les arrivées de nouveaux joueurs durant le mercato hivernal. C’est le temps des changements. Et ces changements ne touchent pas que l’effectif, mais également les dirigeants. » Les réajustements sportifs en précédaient d’autres, bien plus profonds. Michael Emenalo directeur sportif de l’ASM nommé en novembre 2017 avait été l’un des premiers à être pointé du doigt. Ses choix avaient fortement agacé Leonardo Jardim revenu plus fort que jamais. Toujours au club, le Nigérian a vu ses prérogatives largement réduites. Depuis, son assistant Yannick Menu a été invité à partir. Tout comme Bruno Skropeta, directeur général adjoint en charge du marketing, du commercial et de la communication.
Décision le février
Un rapide coup d’oeil à l’organigramme de l’ASM (cidessus) montre l’étendue des dégâts, et le nombre de cases qui restent à remplir pour repartir de l’avant. Dmitry Rybolovlev travaille désormais à trouver un remplaçant capable d’incarner le club en même temps qu’un nouvel élan. « J’ai l’intention de présenter un nouveau candidat au poste de vice-président et directeur général du Club au conseil d’administration de l’AS Monaco le 22 février prochain » , affirme Rybolovlev. L’arrivée d’un compatriote parlant bien le français reste la piste privilégiée.
Le 4 février dernier, Louis Ducruet, fils de Stéphanie de Monaco et neveu du Prince Albert, avait été nommé en tant qu’assistant du vice-président Vadim Vasilyev. Celui-ci expliquait alors dans un communiqué : « Louis a l’AS Monaco ancré au plus profond de lui. Il a en outre une volonté très forte de diriger un jour le club. C’est pour cela que j’ai décidé de l’aider à avancer sur ce chemin en lui permettant d’évoluer avec moi, au plus près. Avec du temps et du travail, il pourra ainsi parfaire ses connaissances du milieu du football, en particulier sur le plan sportif. »
Louis Ducruet n’aura donc pas eu beaucoup de temps pour « apprendre au contact d’un dirigeant qui est une référence dans le milieu », comme il l’avait espéré dans ce même communiqué. Selon nos informations, et bien qu’il ait pris plus de poids au club, Louis Ducruet devrait garder le statut d’assistant du vice-président. Reste à savoir qui ?