«Ça va dans le bon sens»
Mathieu Faivre va vivre ses quatrièmes mondiaux. Champion du monde par équipes, il y a deux ans, l’Isolien espère ramener cette fois sa première médaille individuelle
Mathieu Faivre partira avec le statut d’outsider de ce géant. En décembre, le skieur du CS d’Isola 2000 a fait son retour sur le podium de la Coupe du monde, après un an et demi d’absence. Le sixième de sa carrière. A 27 ans, il a le talent et l’expérience pour ramener sa première médaille mondiale. Arrivé depuis une semaine en Suède, l’Isolien n’a pas chômé, avec pas mal d’entraînements et de reconnaissances, notamment avec le Team Event, mardi où il était remplaçant. Aujourd’hui, c’est à lui de jouer le premier rôle.
Comment jugez-vous votre début de saison ?
J’ai senti une progression au niveau des sensations, mais aussi technique. Pour ce qui est des courses, je ne m’attendais pas à monter sur le podium à Saalbach (e, le décembre), mais j’ai aussi été davantage en délicatesse à Adelboden (e) et Alta Badia (e et e). Mais si je me base à l’instant T sur mes sensations sur les skis, je me dis que le travail paie, que ça va dans le bon sens.
Vous abordez ces mondiaux plutôt confiant ?
Oui, mais avec les annulations de courses, ça fait plus d’un mois qu’on n’a pas couru (depuis le janvier à Adelboden). Ce n’est pas simple de remettre le curseur très haut pour les mondiaux, même si ça fait quelques saisons qu’on est confronté à ce genre de problème.
En comparaison des skieurs qui ont d’autres disciplines, vous devez trouver le temps long ?
Oui, ça peut être un problème. Mais Marcel (Hirscher), Alexis (Pinturault) ou Victor (Muffat-Jeandet) ont aussi d’autres problématiques à gérer, comme la gestion de leur physique. Disons que pour les géantistes, c’est compliqué de garder notre élan de décembre, où on a pu enchaîner les géants. Ça demande pas mal d’énergie.
Vous viserez le podium ou la meilleure course possible ?
De toute façon, si je veux jouer devant il va falloir que je produise mon meilleur ski. Je ne dois pas être obnubilé par le résultat, mais c’est évident que j’ai envie de faire la meilleure course pour aller chercher une médaille.
« Je ne me dis pas que c’est ma dernière chance »
A Saalbach, vous retrouviez le podium après un an et demi d’absence. Etait-ce un soulagement ?
Plus qu’un soulagement, je me suis dit que j’étais sur le bon chemin et qu’il fallait que je continue dans ce sens. Mais dans le ski, comme dans la vie, il y a des hauts et des bas. Ça s’est super bien passé à Saalbach et j’ai quand même vécu des difficultés par la suite.
A ans, pensez-vous que vous arrivez dans votre « âge d’or » pour ces mondiaux ?
Oui et non. Il y a plein de carrières différentes. Luc Alphand a vécu ses meilleures saisons à plus de ans, il y a encore des skieurs performants à presque ans. Aujourd’hui, les carrières sont plus longues et la maturité arrive un peu plus tard. Je ne me dis pas que c’est ma dernière chance et je n’ai pas envie de me sentir pressé par le temps qui passe, même si ce n’est pas toujours facile. J’ai fait des podiums, gagné en Coupe du monde, mais ça ne me suffit pas. J’ai ans, je me sens frais mentalement et bien physiquement.
Cette saison, vous vous êtes testé sur des Super G. On vous retrouvera sur des Coupes du monde ?
J’ai fait des FIS et des Coupes d’Europe, ça s’est plutôt bien passé (e à Orcières). Mais il faut des points et du temps pour aller en Coupe du monde. J’ai envie d’aller voir ailleurs, je vais aussi m’aligner sur le combiné de Bansko ( février). Pour la petite anecdote, trois jours avant ma victoire à Val d’Isère (en décembre ), j’ai fait le Super G. Avec Johan Clarey, on avait des dossards très lointains, au-delà de la e place. Deux ans plus tard, il est vice-champion du monde. Le Super G, ça reste du ski, mais il faut s’entraîner au maximum pour être performant.