LA NOUVELLE ARME ANTI CHARANÇON
La ville de Mandelieu teste un nouveau dispositif qui permet de détecter les nuisibles dès leur apparition. Le procédé a été mis au point par une société mandolocienne.
C’est une société mandolocienne, Bioassays, qui pourrait freiner l’hécatombe de palmiers sur notre littoral, grâce à une technologie exclusive. Spécialisés dans la lutte biologique contre les insectes ravageurs, les experts de cette société ont conçu le Rhynchotrack, premier détecteur sismique intelligent, permettant une analyse approfondie de l’activité interne des palmiers (voir encadré).
7600 charançons capturés en six mois
Ce système a pour fonction de maintenir une surveillance continue et en temps réel de la plante. Rhynchotrack permet d’identifier la présence des larves du charançon rouge et du papillon Paysandonia Archon dès les premiers signes d’infestation, ce qui est primordial.
« On ne voulait pas capituler malgré la mort annoncée des palmiers sur la Côte d’Azur », s’exclame le maire Sébastien Leroy.
« Aujourd’hui, l’interdiction d’utiliser des produits phyto-sanitaires laisse nos communes très démunies. Puis grâce au déploiement des pièges à phéromones, en 6 mois on a capturé 7 600 charançons... le problème c’est que l’on ne pouvait pas connaître le palmier atteint, et traiter tous les arbres ça coûte une fortune ! » explique l’élu.
Un suivi de chaque palmier en temps réel
D’où l’intérêt pour cette technologie propre et éco-énergétique. « L’idée c’est que l’espace public soit un laboratoire dans tous les domaines. Si ça marche, on valide, si ça ne marche pas, on arrête ! Nous sommes en phase de test avec près de 50 palmiers équipés du système. »
Sur son smartphone, le maire montre la facilité d’utilisation de l’application pour le suivi en temps réel de la santé de chaque palmier : « Regardez, sur 46 palmiers suivis, 43 sont sains (en vert sur l’écran) et 3 sont infestés (en rouge). Je vois où ils sont, de combien de temps date l’alerte, et je peux envoyer les services techniques pour les traiter. D’ici une dizaine de jours, si les larves sont mortes, ces 3 palmiers repassent en vert sur l’application. C’est pour nous une vraie révolution, car on cible le traitement, très tôt, et pour un coût optimisé (quelques dizaines d’euros par palmier, ndlr). »
« Peu de particuliers traitent leurs arbres »
Une difficulté persiste tout de même : de nombreux palmiers malades sont dans le domaine privé, chez les particuliers.
« Charançons et papillons dévorent les arbres des parcelles privées parce que peu de propriétaires traitent leurs arbres. On a beau protéger nos arbres dans le domaine public, les insectes se reproduisent dans le privé, on a donc un travail de pédagogie à faire », s’inquiète le maire.
« Nous avons l’ambition d’être une ville pilote sur ce sujet majeur, nous ne voulons pas assister au massacre des palmiers ! » insiste Sébastien Leroy.
Avant de conclure, déterminé : « La phase test durera jusqu’à la fin du premier trimestre, si les résultats sont satisfaisants et que l’on peut tout traiter, on y va!»