Réouverture du Star : la Ville très vigilante
David Lisnard l’a affirmé : le Star rouvrira un jour. Et pour bien ficeler le dossier, le conseil municipal a pris une mesure « volontariste » et conservatoire qui devrait éviter toute mauvaise surprise
Bon, et le Star, c’est quand qu’il rouvre ? Voilà une question que nombre de Cannois ne manquent pas de se poser, chaque fois qu’ils passent devant la façade aujourd’hui tristounette du 98, rue d’Antibes. Et bien, la Ville s’attelle à trouver une solution à ce problème et prend les mesures pour qu’enfin, l’établissement reprenne vie. Un peu d’historique sur ce dossier... « Le Star n’a pas fermé parce qu’il ne fonctionnait pas, rappelle David Lisnard, mais parce que, pour des raisons que l’on peut comprendre, son propriétaire (aujourd’hui décédé, Ndlr), voulait récupérer le volume et des surfaces de plancher commerciales beaucoup plus rentables au mètre carré qu’un cinéma. À l’époque, on a immédiatement réagi parce qu’un cinéma, c’est stratégique, surtout dans une ville comme Cannes. Avec le propriétaire, on avait trouvé une solution intelligente consistant à utiliser la partie rue d’Antibes pour des commerces, et à faire un cinéma dans la partie donnant sur le Carré d’Or. Il a donc déposé un permis avec un très joli projet, qui a été attaqué par des voisins. Ceux-ci ont perdu en première instance, puis ont interjeté appel et cette procédure est toujours pendante. »
Bien marquer la détermination municipale
Désormais, c’est avec les héritiers que les discussions se poursuivent. Et ceux-ci veulent que le contentieux soit complètement purgé avant de donner corps à leur projet – commerces et cinéma. Sauf que, comme Soeur Anne, on ne voit toujours rien venir. « À titre conservatoire, commente encore le maire, la Ville a engagé – et c’est ce qui était proposé lors d’une précédente séance du conseil municipal – une procédure d’expropriation. » Ainsi, en cas de défaillance du projet privé, elle pourrait s’y substituer, acheter le bien et se lancer elle-même dans l’aménagement d’un cinéma (salles de projection mais aussi adaptées aux conférences et au théâtre), un lieu événementiel et une librairie indépendante. Cela, pour un coût d’un peu plus de 13M € TTC. « Évidemment, on souhaite que le projet privé aboutisse parce qu’il est beau et qu’il ne coûterait rien au contribuable », ajoute Lisnard. Qui tient cependant à bien marquer la détermination municipale de voir ce lieu ne pas devenir « anonyme ». D’où la nouvelle délibération votée à l’unanimité, par laquelle ont été approuvés le projet d’aménagement de l’immeuble par la Ville, le recours à la procédure d’acquisition par voie d’expropriation du bien concerné et la saisie du préfet pour solliciter l’ouverture de l’enquête préalable à la DUP.
« Cette approche-là est la plus volontariste pour exprimer le fait qu’un jour, il y aura de nouveau un cinéma dans ce segment. » Dont acte.