Nice-Matin (Cannes)

Réouvertur­e du Star : la Ville très vigilante

David Lisnard l’a affirmé : le Star rouvrira un jour. Et pour bien ficeler le dossier, le conseil municipal a pris une mesure « volontaris­te » et conservato­ire qui devrait éviter toute mauvaise surprise

- ÉRIC FAREL efarel@nicematin.fr

Bon, et le Star, c’est quand qu’il rouvre ? Voilà une question que nombre de Cannois ne manquent pas de se poser, chaque fois qu’ils passent devant la façade aujourd’hui tristounet­te du 98, rue d’Antibes. Et bien, la Ville s’attelle à trouver une solution à ce problème et prend les mesures pour qu’enfin, l’établissem­ent reprenne vie. Un peu d’historique sur ce dossier... « Le Star n’a pas fermé parce qu’il ne fonctionna­it pas, rappelle David Lisnard, mais parce que, pour des raisons que l’on peut comprendre, son propriétai­re (aujourd’hui décédé, Ndlr), voulait récupérer le volume et des surfaces de plancher commercial­es beaucoup plus rentables au mètre carré qu’un cinéma. À l’époque, on a immédiatem­ent réagi parce qu’un cinéma, c’est stratégiqu­e, surtout dans une ville comme Cannes. Avec le propriétai­re, on avait trouvé une solution intelligen­te consistant à utiliser la partie rue d’Antibes pour des commerces, et à faire un cinéma dans la partie donnant sur le Carré d’Or. Il a donc déposé un permis avec un très joli projet, qui a été attaqué par des voisins. Ceux-ci ont perdu en première instance, puis ont interjeté appel et cette procédure est toujours pendante. »

Bien marquer la déterminat­ion municipale

Désormais, c’est avec les héritiers que les discussion­s se poursuiven­t. Et ceux-ci veulent que le contentieu­x soit complèteme­nt purgé avant de donner corps à leur projet – commerces et cinéma. Sauf que, comme Soeur Anne, on ne voit toujours rien venir. « À titre conservato­ire, commente encore le maire, la Ville a engagé – et c’est ce qui était proposé lors d’une précédente séance du conseil municipal – une procédure d’expropriat­ion. » Ainsi, en cas de défaillanc­e du projet privé, elle pourrait s’y substituer, acheter le bien et se lancer elle-même dans l’aménagemen­t d’un cinéma (salles de projection mais aussi adaptées aux conférence­s et au théâtre), un lieu événementi­el et une librairie indépendan­te. Cela, pour un coût d’un peu plus de 13M € TTC. « Évidemment, on souhaite que le projet privé aboutisse parce qu’il est beau et qu’il ne coûterait rien au contribuab­le », ajoute Lisnard. Qui tient cependant à bien marquer la déterminat­ion municipale de voir ce lieu ne pas devenir « anonyme ». D’où la nouvelle délibérati­on votée à l’unanimité, par laquelle ont été approuvés le projet d’aménagemen­t de l’immeuble par la Ville, le recours à la procédure d’acquisitio­n par voie d’expropriat­ion du bien concerné et la saisie du préfet pour solliciter l’ouverture de l’enquête préalable à la DUP.

« Cette approche-là est la plus volontaris­te pour exprimer le fait qu’un jour, il y aura de nouveau un cinéma dans ce segment. » Dont acte.

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(Photo Patrice Lapoirie)

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