Un mois de prison avec sursis requis contre le « gilet jaune » Éric Drouet
Le parquet a requis hier un mois de prison avec sursis et 500 euros d’amende contre Eric Drouet, figure du mouvement des « gilets jaunes ». La décision a été mise en délibéré au 29 mars. «Je n’ai aucun rôle d’organisateur ou de leader dans ce mouvement », a dit au tribunal Eric Drouet, à la fin du procès. « Je suis juste un relayeur d’informations. »
Le chauffeur routier de 34 ans était jugé à Paris pour l’« organisation sans déclaration préalable » de deux manifestations à Paris, le 22 décembre et le 2 janvier. À cette dernière date, quand il a été interpellé près des Champs-Élysées à Paris, il affirme qu’il voulait allumer des bougies à la Concorde pour rendre hommage aux personnes décédées et blessées dans le mouvement, puis aller au restaurant avec des amis. « On s’attendait à un contrôle d’identité mais pas plus. »
« Procès politique »
En réponse, le procureur adjoint de Paris Olivier Christen a lu plusieurs messages envoyés par le « gilet jaune » le 22 décembre et le 2 janvier : « On dira au dernier moment » le lieu de rassemblement, « nous irons où nous voulons aller », «ilfaut choquer un peu l’opinion publique », etc. De quoi, à ses yeux, affirmer qu’« Eric Drouet montre qu’il est un organisateur du mouvement ».
« Ce procès est clairement politique », a plaidé en défense Me Khéops Lara. «On veut désigner [son client] comme figure pensante, comme tête. On vous demande de le condamner pour cela. On veut casser le mouvement en silence. [...] On utilise la police, et vous aussi [le tribunal, Ndlr] pour mater un mouvement social majeur. »