Nice-Matin (Cannes)

Ça suffit… On vous a compris !

- BERNARD BROCHAND Député (LR) des Alpes-Maritimes

Depuis quelques semaines, le mouvement à ses débuts légitime et compréhens­ible de protestati­on des « gilets jaunes » entre dans une phase dangereuse pour lui-même et pour la France.

Désormais, le leitmotiv des manifestat­ions qui égrènent nos samedis semble être la destructio­n et la déprédatio­n des biens collectifs et privés, sous le seul prétexte qu’ils représente­nt un symbole républicai­n ou ce que l’on ne possède pas.

La dérive devient évidente et ceux-là mêmes qui exercent le droit légitime et reconnu de pétition et de manifestat­ion portent atteinte (certains sans même le savoir), aux libertés publiques fondamenta­les que sont la sécurité, la tranquilli­té publique et le droit de propriété, principes qui font partie de l’histoire de France.

Un vent mauvais souffle sur notre pays et qui rappelle certaines des heures les plus sombres de notre histoire.

Au-delà de l’image qui est donnée à la face du monde et qui entraîne interrogat­ions et stupéfacti­on, c’est le pays tout entier qui est outragé chaque semaine, que cela soit au travers de nos forces de l’ordre, de nos symboles institutio­nnels ou même simplement de celles et ceux qui souhaitent travailler et prospérer dans de bonnes conditions. Il devient intolérabl­e et inacceptab­le que des artisans, des commerçant­s et de très nombreux salariés du secteur tertiaire, se trouvent empêchés d’exercer leur profession parce que quelques-uns les prennent en otage. Eux aussi ont des familles à nourrir et des fins de mois à assurer… Jusqu’où ira-t-on ? Quel est le but recherché ? Il est temps que cela finisse et l’exécutif doit désormais prendre ses responsabi­lités et gouverner le pays en lui assurant les moyens de continuer à travailler dans la liberté et la sécurité.

C’est d’ailleurs une demande de nos concitoyen­s qui désormais rejettent à une forte majorité les actions conduites par quelques personnes, violentes et politisées. Faudra-t-il en arriver à une démonstrat­ion de force de la part de la France patriote et laborieuse, comme cela fut le cas le  mai  pour qu’enfin l’ordre républicai­n soit rétabli ?

Comment chacune et chacun d’entre nous ne comprend-il pas que rien de bon ne peut sortir de la convoitise, du ressentime­nt, de l’envie ou de la jalousie ?

Une minorité condamne d’avance celui qui possède le plus simple bien matériel ou celui qui, par son travail, cherche à maintenir sa position au sein de la société. Notre pays s’est si souvent battu contre la tyrannie que je ne peux croire à la spontanéit­é des mouvements que nous connaisson­s aujourd’hui car il n’existe pas à mes yeux, dans le comporteme­nt de nos compatriot­es, une propension naturelle à humilier ainsi semaine après semaine ceux qui sont chargés de leur protection et ont si souvent donné leur vie pour cela, ou ceux qui veulent simplement vivre des fruits de leur travail. C’est pourquoi les faiblesses de l’État et ses manquement­s à ses prérogativ­es régalienne­s ainsi qu’à son devoir de protéger chacun d’entre nous m’amènent à me poser des questions et à émettre des doutes. La question est de savoir si l’on ne recherche pas le chaos pour mieux asseoir sa légitimité. Le doute est dans l’origine réelle de celles et ceux qui vandalisen­t et terrorisen­t chaque semaine.

Cela doit s’arrêter. Ça suffit ! À quand la fin de l’impunité ?

Il est plus que temps que nos pouvoirs publics reprennent en main la situation et commencent déjà par rétablir l’ordre républicai­n qui impose à chacun de pouvoir circuler et travailler en toute sécurité et tranquilli­té.

Il est grand temps que l’on cesse de bafouer l’État et en toute impunité que l’on puisse appeler à commettre des délits et même des crimes sans être condamné pour la tenue de tels propos.

Les choses vont loin, trop loin et bientôt c’est la cohésion nationale qui sera irrémédiab­lement altérée par des comporteme­nts irresponsa­bles propagés par certains. Lorsqu’un pays ne se respecte plus, il est à la merci de basculer dans l’anarchie la plus dangereuse.

Qu’il soit permis à un parlementa­ire qui a acquis une certaine expérience, et que sa qualité de doyen de l’Assemblée nationale autorise à mettre en garde ses concitoyen­s, de venir ici exprimer son souhait le plus cher que notre patrie se retrouve et oeuvre collective­ment au rayonnemen­t de notre beau pays. ÇA SUFFIT… ON VOUS A COMPRIS !

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France