Il fallait l’inviter, Marine !

Ce pays est parfois désespérant. Il a le chic pour rejouer sans fin les mêmes psychodrames stériles. Ainsi de la non-invitation du Rassemblement national et de Debout la France à la manif contre l’antisémitisme initiée par le PS. La justification de cet ostracisme est connue. Elle a tourné en boucle hier : « Le Rassemblement national n’est pas un parti républicain », a ainsi rabâché une députée marcheuse dont j’ai zappé le nom. Si tel est le cas, comment se fait-il qu’il puisse encore concourir aux élections et que ses représentants aient, jour et nuit, pignon sur lucarne ? Il serait temps de l’interdire, et de toute urgence !

Ce serait évidemment faire peu de cas des    électeurs qui ont voté pour Marine Le Pen en mai .

A qui fera-t-on

« Sa présence ferait

croire aujourd’hui peut-être évoluer ceux que ce sont tous d’affreux qui sont perméables aux

antisémites ? idées nauséabondes. »

Combattre le RN est une chose. Le faire en dépit du bon sens en est une autre. Il ne faut certes pas être naïf, un changement de président puis de nom n’a pas dégommé d’un coup de baguette magique tous les racistes du parti. Il en reste, inutile de se voiler la face. Mais précisément : à quoi servira le défilé de mardi, s’il n’est utile qu’à prêcher des convaincus ? Si, comme le dit à juste titre Olivier Faure, « l’antisémitisme est l’affaire de la Nation tout entière », il fallait inviter Marine Le Pen. Contrairement à son père, elle n’a jamais dérapé sur le sujet. Et peut-être, plus que d’autres, sa présence contribuerait-elle à faire évoluer ceux qui sont perméables aux idées nauséabondes.