« Ça peut me convenir »
Nastasia Noens vit ses sixièmes mondiaux, « sûrement mes derniers ». En Suède, la Niçoise veut se faire plaisir, mais surtout ne pas avoir de regret une fois la ligne d’arrivée franchie
Les mondiaux, Nastasia Noens connaît par coeur. Depuis Val d’Isère en 2009, elle a toujours été du rendez-vous, se classant deux fois dans le “top 10” (9e à Garmisch en 2011 et à Beaver Creek en 2015). En Suède, elle vit déjà ses sixièmes championnats du monde. «Ce sera sûrement mes derniers », glisse la licenciée de l’Interclub Nice âgée de 30 ans. Alors elle veut profiter de chaque moment, sans se fixer d’objectif précis.
Comment vous sentezvous physiquement, prête pour ces Mondiaux ?
Ça va aller pour demain (aujourd’hui), je reprends de l’énergie petit à petit, mais j’ai passé la semaine au lit avec de la fièvre
(ce qui l’a contraint au forfait pour le “Team Event” mardi). Je n’ai repris le ski qu’hier (jeudi). Sinon, je sais que je peux aller vite, mais il ne faut pas que je me trompe de combat. Le jour de la course, il faut que je donne tout, sans rien calculer, sans avoir peur de la faute. Sinon, le temps en bas ne sera pas bon.
Avez-vous un objectif précis en tête ?
Clairement non. Vu ma saison, ce n’est pas possible. J’aime cette piste, il y a pas mal d’éléments qui me permettent d’arriver en confiance, mais je ne me suis pas fixée de place précise. Je veux en profiter car ce sera sûrement mes derniers mondiaux.
Vous ne vous voyez pas en (à Cortina) ?
Je vais déjà penser à Are avant d’imaginer la suite.
Are, vous avez déjà fini e en et e en …
Oui, mais ce n’est plus la même piste. Je n’ai jamais skié en compétition sur celle des mondiaux. J’ai vu lors des entraînements qu’elle était plutôt “facile”, pas trop technique, sans gros murs. Ça va être un bon sprint, ça peut me convenir.
« Je me suis posé questions »
En début d’hiver, vous disiez que vous aviez du mal à reproduire en compétition ce que vous faisiez à l’entraînement. Ça va mieux ?
Depuis Semmering
(e, le décembre), j’ai changé de niveau, réussi à refaire un “top ” (e à Flachau, le janvier). Je suis davantage dans le ton de l’entraînement. Les autres saisons, j’étais moyenne à l’entraînement et bonne en courses. Là, c’était l’inverse et ça me perturbait énormément.
C’était un problème d’ordre psychologique ?
Oui, c’est clairement un problème de confiance. Quand je n’avais pas de pression, ça allait bien et dès qu’il y avait de l’enjeu, je perdais mes moyens. Je me suis posé questions, je me suis demandé si j’étais toujours une compétitrice car ça ne m’était jamais arrivé. En course, j’ai toujours été une battante. Là, au lieu de me transcender, j’étais tétanisée. Depuis deux ans et ma blessure (ligaments croisés du genou), j’étais à la recherche d’un résultat. A Courchevel (e, le décembre), c’était dur, car j’adore courir en France. Mais je n’ai pas accepté cette situation. Il n’y a pas eu de déclic, mais j’ai réussi à progresser et Flachau m’a fait beaucoup de bien.
Vous signez pour un “top ” ?
Non, ce n’est pas mon but. J’ai surtout envie d’avoir un ski qui va vite et me ressemble.