AIR COCAÏNE : LE PROCÈS HORS-NORME
Neuf accusés – dont trois Varois – comparaissent à partir de demain devant une cour d’assises spéciale, à Aix-en-Provence. Deux autres seront jugés séparément. Le procès s’annonce hors norme à bien des égards
Neuf accusés (dont les deux pilotes sur notre photo) devront répondre de leurs actes dès demain, à Aix-en-Provence, dans un procès qui pourrait durer sept semaines. Nice-Matin livre les clés de cette affaire rocambolesque dans laquelle trois Varois sont impliqués.
Près de cent témoins et une dizaine d’experts. Dix-sept avocats. Neuf accusés présents, deux autres excusés. Sept semaines pour comprendre et faire éclater une « vérité judiciaire ». À partir de demain, la cour d’assises spéciale des Bouches-duRhône, à Aix-en-Provence, va se plonger dans les coulisses du dossier « Air Cocaïne ».
De Punta Cana à Saint-Tropez
L’affaire avait éclaté au grand jour, il y a bientôt six ans, quand les autorités de République dominicaine avaient annoncé avoir découvert 700 kg de cocaïne à bord d’un jet à destination de Saint-Tropez. L’avion, qui appartenait à Alain Afflelou (hors de cause), avait été saisi à l’aéroport de Punta Cana. Sur place, quatre Français avaient été arrêtés.
Par un étonnant concours de circonstances, ce coup de filet avait été effectué alors que des gendarmes du Var s’apprêtaient à « cueillir » l’avion à son arrivée à l’aéroport de La Môle / Saint-Tropez. Dans le Var, un précédent vol suspect avait déjà éveillé les soupçons…
Une enquête XXL
Expertises aéronautiques, analyses de billets de banque, perquisitions en France et en Roumanie, auditions en République dominicaine, mise au jour d’un compte suisse, coopération franco-espagnole… Pas moins de trois services d’enquête (gendarmerie, police, douanes) saisis alternativement. Les moyens d’investigation mobilisés tranchent avec le caractère expéditif de l’enquête de Saint-Domingue, où les quatre Français ont été condamnés à 20 ans de prison. Parmi eux, les deux fameux pilotes du Falcon 50 qui avaient fui la République dominicaine. Ils devront comparaître à Aix-en-Provence. Les deux autres, avec l’accord du président de la cour d’assises, devraient être jugés séparément (lire par ailleurs).
Des profils divers et variés
Outre les pilotes (vétérans de l’armée au parcours sans tache), on trouvera sur le banc des accusés d’Aix-en-Provence trois Varois (un expatrié co-organisateur présumé du trafic, un douanier et un gérant de discothèque), les responsables d’une compagnie aérienne lyonnaise (SN-THS) et deux hommes, originaires du Rhône, aux profils troubles… Quel est le scénario retenu par l’accusation ? Quels sont les arguments de la défense ? Quels sont les enjeux et les zones d’ombre de l’affaire ? À la veille de l’ouverture du procès, Nice-Matin consacre son dossier du dimanche à l’affaire « Air Cocaïne ».