Nice-Matin (Cannes)

En Syrie, Daesh sur le point d’être rayé de la carte

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La victoire contre Daesh en Syrie sera annoncée dans « quelques jours » ,a affirmé hier un commandant de l’alliance arabo-kurde combattant les djihadiste­s assiégés dans un dernier lambeau de leur « califat » longtemps synonyme de terreur. La veille, Donald

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Trump, dont le pays dirige une coalition anti-djihadiste­s appuyant l’alliance arabo-kurde, avait déjà laissé entendre que la victoire était imminente.

Selon Jia Furat, commandant des Forces démocratiq­ues syriennes (FDS), les djihadiste­s sont désormais assiégés « dans un quartier [dont la surface] est estimée à 700 mètres de long sur 700 mètres de large », soit moins d’un kilomètre carré, dans le village de Baghouz, près de la frontière irakienne.

Boucliers humains

Les FDS passent au peigne fin les vergers des alentours de Baghouz « à la recherche de combattant­s dissimulés dans des tunnels », selon l’Observatoi­re syrien des droits de l’Homme (OSDH). « Nous sommes en train de voir comment en finir avec ces tunnels, soit les sceller soit les faire exploser », a expliqué Adnane Afrine, porte-parole des FDS. Outre les tunnels, l’offensive a été ralentie ces derniers jours par la présence de mines posées par les djihadiste­s, et par des attentats kamikazes. Autre problème : les FDS et la coalition internatio­nale antidjihad­istes menée par les États-Unis, qui les appuie, ont mentionné hier la présence de « nombreux civils à l’intérieur » du réduit de Daesh, même si des dizaines de milliers ont déjà fui le secteur. « Un grand nombre de femmes et d’enfants de djihadiste­s se trouvent sous terre », dans les tunnels ou dans des caves, a déclaré Adnane Afrine. Ceux qui ont pu s’échapper « racontent que Daesh les utilise comme boucliers humains », a affirmé un porte-parole de la coalition anti-djihadiste­s, le colonel Sean Ryan, précisant que les frappes aériennes avaient été limitées pour protéger ces civils.

Depuis le lancement en décembre de l’offensive des FDS dans ce dernier réduit, près de 40 000 personnes ont fui la zone des combats, selon l’OSDH ; environ 3 800 seraient des combattant­s de Daesh. Parmi eux, de nombreux membres des familles de djihadiste­s, dont des Français, des Allemands, des Russes, des Ukrainiens et de nombreux Irakiens.

Scission interne

« Il y a une scission entre les combattant­s jihadistes locaux et étrangers sur le terrain. Les djihadiste­s locaux veulent abandonner, tandis que les étrangers empêchent toute reddition », a indiqué Adnane Afrine. Selon lui, des « Irakiens, des Turcs et des Européens » dont des Français, ainsi que des Égyptiens et des Libyens, sont encore présents dans le réduit. Reste que même si, après cinq ans de combats, Daesh semble bien sur le point de disparaîtr­e de la carte, l’organisati­on djihadiste risque de maintenir des cellules dormantes, et des djihadiste­s sont présents dans certains points du désert, mettent en garde des experts.

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(Photo AFP) Combattant des Forces démocratiq­ues syriennes surveillan­t le dernier réduit des djihadiste­s, qui fait moins d’un kilomètre carré.

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