Un nez plus petit sans rien enlever ? Oui, c’est possible
Un défaut au niveau du nez ne se corrige pas nécessairement en « enlevant la bosse ». Congrès mondial sur la rhinoplastie conservatrice à Nice
Rhinoplastie conservatrice. Deux mots pour définir une technique toujours confidentielle en France, mais déjà considérée comme une révolution outre-Atlantique. Son objectif peut ainsi être résumé : changer la forme du nez en touchant le moins possible aux structures naturelles. « Traditionnellement, pour traiter une bosse ou un excès de volume du nez, on retire du tissu, os, cartilage, peau. Mais on sait aujourd’hui que pour obtenir un résultat le plus naturel possible – et cela correspond aux critères actuels de la beauté –, il est important de préserver autant que possible ces structures », résume le Dr Yves Saban, organisateur du premier congrès mondial sur ce thème qui s’est tenu à Nice (1). Pour atteindre cet objectif, les chirurgiens qui ont adopté cette approche interviennent par l’intérieur du nez, pour faire « descendre la structure du nez », sans toucher à l’arête. « C’est un peu comme si pour raccourcir la tour Eiffel, on choisissait de réduire la base, plutôt que couper la tête. C’est le nez naturel qui descend, on ne le fragilise pas. Et le fait de toucher au minimum aux os et aux cartilages limite le risque d’irrégularités. »
Il reste que toutes les chirurgies du nez, quelle que soit l’approche utilisée, sont associées à un taux non négligeable (10 à 20 %) de petites anomalies (bosse résiduelle, asymétrie, nez qui descend trop…) qui vont parfois nécessiter de repasser sur le billard. « En cas de révision rendue nécessaire par ces petits défauts toujours possibles, celle-ci sera très simple, car les tissus du nez sont parfaitement préservés avec la chirurgie conservatrice. Il faut compter en moyenne une quinzaine de minutes pour faire une retouche après une rhinoplastie conservatrice, contre 4 à 5 heures pour corriger un résultat défectueux après une rhinoplastie structurante faite par voie “ouverte”. »
Pionnier au niveau international de cette « philosophie » de la rhinoplastie dite conservatrice, le Dr Saban se réjouit de commencer à entraîner dans son sillage de jeunes chirurgiens français. Mais ils ne sont encore qu’une poignée dans l’Hexagone à la pratiquer.