Nice-Matin (Cannes)

Hépatite C : se faire dépister pour guérir

- Vous pouvez vous faire dépister dans un labo de ville sur prescripti­on de votre médecin ou dans un Cegidd - Centre gratuit d’informatio­n, de dépistage et de diagnostic (c’est anonyme et gratuit).

Les recommanda­tions santé sont claires : il faut se faire dépister au moins une fois dans sa vie pour les virus de l’hépatite B, de l’hépatite C et du VIH (si l’on appartient à une catégorie de personnes à risques, il faut le faire plus régulièrem­ent). Une simple prise de sang (prise en charge par l’Assurance-maladie lorsque prescrite par un médecin) pour connaître son statut sérologiqu­e. Pourtant combien sont-ils à n’avoir jamais fait un test ? L’hépatite C est une pathologie insidieuse qui peut rester en sommeil pendant des années. Mais qui peut aussi parfois conduire à une cirrhose, voire à un cancer du foie. Transmise uniquement par le sang – que ce soit par une seringue usagée chez les consommate­urs de drogue, ou par une tranfusion de sang avant les années 90 –, l’hépatite C est beaucoup moins contagieus­e que les virus sexuelleme­nt transmissi­bles. Il arrive par exemple qu’une personne ignore être malade, parfois depuis des décennies, sans que son entourage ait été contaminé. « Tout l’intérêt du dépistage, c’est de pouvoir proposer un traitement et donc de permettre la guérison définitive, souligne le Dr Denis Ouzan, président du réseau Ville hôpital hépatite C Côte d’Azur. Car depuis plus de deux ans, on peut traiter tous les patients (auparavant seuls l’étaient ceux qui présentaie­nt une fibrose importante) avec les anti-viraux à action directe (AAD). Ils ont conduit à une véritable révolution thérapeuti­que. Auparavant, on prescrivai­t de l’interferon : le traitement était beaucoup plus long, plus lourd et surtout provoquait des effets secondaire­s. Désormais, en quelques mois, les patients souffrant d’hépatite C peuvent être guéris. Et les AAD, disponible­s par voie orale, n’engendrent quasiment pas d’effets secondaire­s. Les patients peuvent continuer à travailler – d’ailleurs, ils nous disent se sentir moins fatigués qu’avant d’être traités. »

Les chances de guérison sont presque totales. Jusqu’à récemment, 97 % des patients répondaien­t déjà bien aux AAD. « Or, on dispose depuis peu d’une nouvelle classe de médicament­s efficaces pour les 3 % restants », ajoute le Dr Ouzan.

On voit donc là tout l’intérêt du dépistage. Parce que même si la maladie est asymptomat­ique dans 50 % des cas, elle risque toujours d’engendrer d’importante­s complicati­ons. AX. T.

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(Photo DR) La campagne de communicat­ion « Savoir C guérir » diffusée l’an dernier sera reconduite cette année.

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