Agression sexuelle à l’arrêt de bus
Il était aux environs de minuit trente, quand seule, à l’arrêt du bus sur un boulevard de Cannes, le 12 février dernier, une jeune femme se fait aborder par un homme qui de manière courtoise lui demande : « Savez-vous à quelle heure passe le prochain bus ? »
Elle hésite à lui répondre, puis par surprise l’individu la saisie par les hanches, se colle à elle et frotte son sexe contre son corps. « Ça va pas ! » lui crie-telle. Effrayé l’individu s’enfuit.
À l’arrivée du bus, la victime choquée fond en larmes et se confie au chauffeur qui témoignera de l’état de choc de la jeune fille, une jeune étudiante « Elle était traumatisée, on lui a dit de porter plainte ». Ce qu’elle fera et ce qui permettra après un « tapissage » dans les locaux de la police d’identifier Malik, 26 ans, un natif de Roubaix, arrêté peu après comme l’auteur des faits. Présenté en comparution immédiate mercredi devant le tribunal correctionnel de Grasse il ne semble pas jouir de toutes ses facultés. Poursuivi pour agression sexuelle le président lui demande de s’expliquer.
« Je lui ai fait un câlin »
« Vous avez conscience de la frayeur que vous avez provoqué à l’égard de cette jeune femme ? » lui demande le magistrat.
« Je lui ai fait un câlin, j’ai eu un malaise, je me suis agrippé à elle. »
Il nie avoir frotté son sexe en érection contre son corps. Ce n’est pas la version de la victime présente à l’audience : « J’ai senti quelqu’un se rapprocher de moi, et me ceinturer et il a frotté son sexe contre moi. » L’avocat de la partie civile rappelle que la jeune femme a « été singulièrement affectée par les faits, souffre de troubles anxieux et d’une altération du sommeil depuis l’incident ». Elle demande 2 000 euros pour préjudice moral.
Troubles mentaux et schizophrénie
Quant au prévenu, sans casier judiciaire, le rapport du psychiatre le décrit comme atteint de troubles mentaux et d’une schizophrénie simple. Le procureur de la République Valérie Tallone parle d’un individu fragile qui a voulu « “faire connaissance” », selon ses propos recueillis lors de son audition. « Il s’agit d’une agression sexuelle, d’un harcèlement de rue ».
Elle requiert 6 mois de prison avec sursis, mise à l’épreuve de 2 ans et obligation de soins.
Aux intérêts du prévenu son avocat Me Konan Line, revient sur les troubles du comportement de son client, sa phobie sociale, souligne « qu’il passe la journée à regarder la télé et sort la nuit pour ne rencontrer personne ».
Le tribunal reconnaîtra Malik coupable des faits qui lui sont reprochés et le condamnera à 3 mois de prison avec sursis, mise à l’épreuve pendant 3 ans, obligation de soins, interdiction d’entrer en contact avec la victime, inscription au fichier des délinquants sexuels et il devra indemniser sa victime à hauteur de 800 euros.