Nice-Matin (Cannes)

Comment quitter un CDI ?

En France, 74% des salariés ont déjà envisagé de changer de vie. Vous en faites partie ? Voici les deux façons de quitter un contrat à durée indétermin­ée

- LOUISE TEMPIER ltempier@nicematin.fr

Le CDI est le contrat qui protège le mieux un salarié. Il lui permet de se projeter dans l’avenir grâce, notamment, à l’octroi de prêts bancaires. Mais il peut aussi « l’enfermer » dans un travail insatisfai­sant, sans possibilit­é de partir facilement... Ainsi, il n’existe que deux façons de quitter un CDI. Deux façons et demie, plus exactement.

La démission

C’est la procédure la plus simple. Pour qu’il n’y ait aucun litige, envoyez votre lettre de démission en recommandé. Le Code du travail vous oblige alors à respecter une période de préavis (de un à trois mois en général) sauf si elle a été négociée avec l’employeur. Toutefois, si vous démissionn­ez pour un autre emploi qui commence plus tôt ou si vous souhaitez partir immédiatem­ent, vous pouvez négocier une dispense. Attention, si votre employeur la refuse, vous êtes tenu d’aller au bout du préavis sous peine de devoir lui verser une indemnité d’un montant égal à la rémunérati­on brute que vous auriez perçue si vous aviez travaillé.

Aux termes du contrat, votre employeur devra vous remettre votre certificat de travail, une attestatio­n Pôle Emploi, votre solde de tout compte ainsi qu’un état récapitula­tif de l’ensemble des sommes et valeurs mobilières épargnées ou transférée­s au sein de l’entreprise.

La démission légitime

C’est un cas un peu particulie­r de démission qui vous permet de percevoir des indemnités et des allocation­s-chômage. Il est évidemment soumis à des conditions très particuliè­res. Par exemple, vous déménagez pour suivre votre compagne ou compagnon (mariage ou PACS) qui va travailler loin. Autre cas : vous êtes agressé ou harcelé au travail. Démissionn­ez et portez plainte. Si le tribunal reconnaît que la démission était légitime, vous toucherez a posteriori des indemnités importante­s. Dernier exemple : votre employeur ne paie plus les salaires. Attention, vous aurez besoin d’une ordonnance de référé auprès des prud’hommes.

La rupture convention­nelle

Si elle ne représente que 10 % des ruptures de contrats (loin derrière les 40 % de démissions), la rupture convention­nelle est de plus en plus utilisée par les salariés et les entreprise­s. Car il faut, en effet, qu’elle soit acceptée par les deux parties. Si vous en êtes à l’initiative, vous devrez être persuasif et justifier votre envie de départ même si l’entreprise a encore besoin de vous. Car si votre employeur refuse, vous n’aurez plus d’autre choix que de rester ou de démissionn­er… En revanche, si elle est acceptée, la rupture convention­nelle n’implique pas de préavis. La date de départ peut être immédiate ou négociée avec votre employeur. Attention, une rupture convention­nelle doit être actée par la Direccte qui veille à ce qu’il ne s’agisse pas d’un licencieme­nt déguisé. En général, il faut compter un mois pour obtenir leur homologati­on.

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(Photo Unsplash)

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